Mao
Messages : 163 Date d'inscription : 27/02/2011
| Sujet: OS ~ Couleur sang. Dim 6 Mar - 18:34 | |
| On m'a dit que ce one shot n'était pas trop mal... Je le poste donc en espérant qu'il vous plaira !
Titre : Couleur Sang. Genre : One-Shot/Amitié/Angoisse. Personnages : Saga et Tora (alice nine). Résumé : Une fissure les relie ; mais pour combien de temps ? Disclaimer : Tora et Saga ne m'appartiennent pas, contrairement à cette histoire qui vient tout droit de mon imagination.~ __Je n'en peux plus de cet enfer... Les journées me paraissent tellement longues ! Depuis combien de temps je ne suis pas sortis profiter du soleil ? Mes blessures physiques sont bien moins ouvertes que mes blessures psychologiques. De toute ma vie, jamais je n'aurais pensé en arriver ici. Pourquoi moi ? Je ne peux rien faire pour me tirer de là, ni pour les aider. Je dois Lui obéir. Je me recroqueville contre le mur, seul endroit où je peux encore être en sécurité. De l'autre côté j'entends des hurlements. Chaque jour c'est la même chose. Bientôt Il va venir, Il va me demander de suivre ses ordres. J'aimerais tellement que quelqu'un entende mes prières, que quelqu'un vienne nous délivrer de ce monstre sadomasochiste ! Je n'ai plus que mes yeux pour pleurer et mon âme pour rêver d'un monde meilleur... __Je n'en peux plus, tous mes membres sont engourdis, mon visage est boursoufflé, mon cœur est meurtri. Je ne sais pas où sont passés mes amis mais je sais qu'Il vient nous voir, chacun notre tour pour nous massacrer. Je veux sortir de cet endroit, j'ai envie de mordre dans de la nourriture qui en soit une, j'ai envie de vivre ! Pourquoi fait-Il cela ? Pourquoi personne ne vient à notre secours ?! Je me meurs à petit feu, ce qui me ferait simplement plaisir à présent c'est qu'on me donne la mort. Seulement je n'ai pas l'impression de l'avoir suffisamment méritée. Que dois-je faire ? Je n'en peux plus de me faire commander, je n'en peux plus de ses ordres ! Une fois, une seule fois je me suis rebellé contre lui... Bouddha seul sait ô combien je ne le referais plus. Un tyran, un tyran pervers et sadomasochiste ! Il sait comment faire, Il sait y faire. Nous ne sommes que des pions sur son jeu. Il nous éliminera un par un ! Nao, Shou, Tora, Hiroto, où êtes-vous mes amis ? Attendez-vous le Patron vous aussi ? L'enfer lui-même doit être meilleur... __Le sol est glacé tout comme mon cœur qui est devenu froid comme la pierre. La peur me serre le ventre, constamment, depuis que je suis enfermé ici. __Je n'en peux plus... Je rêve de partir, je rêve de ma vie d'autrefois. Je me suis plains pour de futiles détails, voyez où j'en suis à présent... Je sais que dans la pièce d'à côté, il y a mon ami Tora. Je veux tellement lui parler ! Lui demander comment il va ! J'ai besoin de quelqu'un pour me rassurer, me réconforter. IL m'effraie, je dois me soumettre à ses ordres. Je ne tiendrais pas longtemps... Mon mental n'est pas fort, mon physique non plus... Je me sens si fragile ! Je sais qu'Il y prend plaisir, qu'Il aime ça, ma faiblesse... « Saga ? ... » Je sursaute. « Qui est là ? » Demandais-je en me recroquevillant sur moi-même. Tout à coup quelque chose me frôle le bras. Je hurle et des larmes tombent sur mon t-shirt. « Ne me touche pas ! - Saga... C'est moi, c'est Tora... Je suis là, tout va bien... » J'essuie mes yeux d'un revers du haillon qu'il me reste sur le torse. « Tora... Soufflais-je, où es-tu ? » Une main passe à travers un petit trou juste à côté de moi. Même si elle est ensanglantée, je reconnaitrais cette main entre mille ! Je la prends dans la mienne. Sa chaleur, ou tout du moins ce qu'il en reste, m'envahit. « Je suis tellement heureux... Dis-je à moitié entrain de retomber en larmes, Tora ne m'abandonne pas... - Jamais je ne t'abandonnerais Saga ! On s'en sortira, tu verras... Me promet-il en serrant ma main dans la sienne, ce sera notre secret cette fissure ! - Oui ! » Je l'entends renifler. Sans doute pleure-t-il lui aussi. C'est amusant, je ne l'ai jamais vu pleurer... Je pose sa main sur mon torse et la serre très fort. J'ai besoin de confiance, de force. « J'ai peur de ne pas tenir... Lui avouais-je, j'ai tellement peur... - J'ai peur aussi... Me répond mon ami d'une voix tremblante, je ne sais pas ce que sont devenus Hiroto, Nao et Shou... Je veux partir d'ici ! » Tout à coup, la porte de ma chambre grince. IL arrive ! Je cris, je pleure, Tora a compris, il retire sa main et me chuchote : « Tiens bon, je te sortirais de là ! Je te le jure ! » Non, pas déjà, Tora... __Je me relève, trébuche et tangue jusqu'au lit peu solide qui s'affaisse sous mon faible poids. Je prie pour qu'Il n'ait pas vu mon ami, rien d'autre ne compte à ce moment. Cet homme immense claque la porte après son passage, je ferme les yeux, j'entends son pas lourd se diriger vers ma personne, je tremble et retiens mes larmes, son rire sadique m'atteint et me frappe de plein fouet. Il ne parle pas, Il n'a pas besoin. Sa main ferme m'empoigne les cheveux, je ne cris pas, je me laisse faire. Je n'ose même plus ouvrir les paupières. Ne pas les avoir closes ne m'auraient servis à rien ; peut-être à revoir son visage grotesque, gonflé et boursouflé, ses lèvres ressemblants à des cratères, sa barbe jamais rasée et ses minuscules yeux de vipère. Son ventre imposant qui se ballote lorsqu'Il ricane méchamment... Je ne rate rien, absolument rien, aucun détail, j'en suis certain. __Sa poigne me relâche, je tombe mollement au sol. J'entends son souffle court, je le ressens sur mon cou sale. Il m'arrache le peu de vêtements qu'il me reste sur le corps, je rampe, sans but, par terre. Ses mains me rattrapent, me jettent violemment contre le mur, je lâche un cri rauque : ma cheville gauche s'est déboîtée. Contraint, je rouvre les yeux. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrive que le Patron me relève, me tient bien fermement et me met face au mur. Son corps ingrat bougeant contre le mien me répugne...
__Gisant à moitié inconscient sur le carrelage noir de crasse et rouge de mon sang, j'entoure ma cheville fracturée du haillon qui m'a servi de t-shirt. Je me traîne jusqu'à la fissure et appelle doucement Tora. J'entends du bruit dans la pièce d'à côté. « Saga, tu... ça va ? - Non Tora, je... Il m'a brisé la cheville, il m'a cassé tout entier... - Tiens bon, je t'en supplie, tu es le seul qui est encore vivant à ma connaissance. Je t'en prie ! » Sa main se glisse dans l'ouverture, je la saisis. Ma respiration devient saccadée, Il m'a tué. Pardonne-moi Tora, pardonne-moi... « Je ne passerais sans doute pas deux heures de plus... Balbutiais-je entre mes sanglots. - Je suis là, je suis là... - Merci... » Je sens les battements de mon cœur s'affaiblirent progressivement. Tout à coup, je suis bien soulagé d'un lourd poids. J'ai été le plus faible, je n'ai pas eu suffisamment de forces pour résister. Il a gagné, Il m'a eu... Mes yeux luttent un instant, je murmure un dernier remerciement à Tora. Son cri et ses larmes de tristesse, ses supplications, sa main dans la mienne... Mes paupières sont si lourdes, ma vue se trouble, je sais que si je les ferme, tout ce cauchemar sera terminé pour moi. Je suis égoïste, mes amis, pardonnez-moi, j'aurais fait de mon mieux...
« Que ce soit d'un côté ou de l'autre, l'espoir est toujours un peu présent. On promet monts et merveilles à autrui, même si on n'est pas capable de se protéger soi-même... » | |
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