Un nouvel ami? [Jun]

C'est alors qu'il avait terminé son travail avec l'un de ses clients qu'Ivy décida de faire un pause. Il voulu donc se rendre à la cafétéria de l'hôtel afin de boire un délicieux cappuccino, il se dirigea donc vers ce lieu. Cependant, en passant dans le hall d'entrée, il vit un de ses collègues qu'il ne connaissait que très peu se disputer avec un client. Ce dernier était assez violent avec son collègue et Ivy décida de l'aider. Il s'approcha rapidement de la querelle et fit une clé de bras à l'homme qui menaçait le plus jeune.

-Monsieur, ne vous a-t'on jamais appris a être galant avec toute personne?

Ivy, de l'extérieur, paraissait doux mais voilà qu'il avait quand même assez de force pour maîtriser des gens plus grands que lui. L'homme se débattit et sortit en courant du bâtiment. Ivy regarda son collègue assez amoché et l'emmena dans une chambre non occupée de l'hôtel.
Tout en le soignant, il prit la parole d'un ton qui se voulait doux.

-Je sais que nous sommes collègues mais il me semble ne vous avoir jamais parlé. Je me nomme Ivy et vous?

Il termina le bandage sur le bras de son collègue et le gratifia d'un tendre sourire.

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Jun venait de sortir d'une chambre, mais son client en voulait encore, mais le rebel avait finit sa soirée, et il était ors de question qu'il continue pour un client si peut interessant. Alors qu'ils étaient dans le Hall d'entrée, il l'aggripa sauvagement pour le forcer à retourner dans une chambre. Jun savait parfaitement se défendre d'ordinaire, mais ici, il préférait ne pas trop se faire remarquer pour ne pas qu'on se rende compte qu'il était un rebel. Il se laissa donc balotter de droite à gauche jusqu'à ce qu'un collègue vienne le sauver pour finalement l'emmener à l'infirmerie et le soigner. Jun le remercia comme il se devait avant de répondre à son question :

" Je suis Jun, et c'est fort probable... je n'aime pas me faire remarquer, je suis quelqu'un de discret "

Ce qui n'était pas vraiment véridique, mais il devait bien continuer à jouer ce rôle. Depuis des années qu'il travaillait ici, il l'avait toujours fait parfaitement.

-Jun... Je me demande pourquoi ne t'ais-je jamais parlé. Mais si tu es discret, il est surement normal que je ne t'ai pas remarqué.

Dans cette petite pièce se trouvait une petite cuisine. Il prit une tellière qu'il rempli d'eau et qu'il fit bouillir. Il fouilla dans une petite armoire et en trouva une boîte de cachets apaisant.

-Prends-en! Ta blessure te feras moins souffrir. Je hais ce genre de client qui se croient tout permis! Ils viennent et la plupart du temps te drogue. J'ai toujours envie de leur rétorquer qu'on travaille ici justement pour baiser avec eux et donc qu'ils n'ont pas besoin de ce stratagème!

La tellière siffla. Ivy sortit deux tasses et y versa l'eau. Il chercha dans un placard et y trouva une boîte de spéculoos et deux de thé, un à la menthe, l'autre au citron. Il regarda longuement son vis-à-vis, il semblait tout aussi jeune que lui et dégageai une aura différente des junkies qu'il voyait d'habitude. Ivy se dit que cela pouvait lui faire du bien de parler avec une personne telle!

-Préfères tu le citron ou la menthe? Fit-il en apportant les deux tasses accompagnées des spéculoos.

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Jun aquieça silencieusement. Il saisit la boite que lui tendait Ivy, en sortit un cachet qu'il avala. Il n'avait pas vraiment très mal, mais mieux valait conserver son apparence faible. Il se contentait donc d'agir sans rien dire, feignant être quelqu'un de timide.

" menthe, s'il te plait "

Jun prit ensuite la tasse que lui donnait le prostitué ainsi qu'un gâteau qu'il trempa dans le liquide avant de boire quelques gorgées. Il restait tête basse plongé dans sa tasse, se réchauffant les mains grâce à cette dernière. Il ne voulait surtout pas éveiller les soupçons de ce junkie qui avait l'air d'être sympathique... mais mieux valait se méfier ; les apparences peuvent être trompeuses.

Ivy se demandait pourquoi ce jeune garçon faisait son timide mais en même temps, ils ne se connaissaient pas et il trouva normal qu'il ne sache pas qu'Ivy n'était pas du genre à droguer et violer ses vis-à-vis. Une petite mimique amusé s'afficha sur son visage. Il dégusta son thé à la menthe, son préféré, avec délectation.
Il regarda un moment son voisin et décida de lui parler:

-Je suis vraiment désolé si je prends de ton temps, ce n'était pas mon attention!

Il se leva à la suite de ces paroles mais, maladroit comme il était, trébucha sur un tapis et fit tomber son verre. Quelques éclaboussures tachèrent le haut de Jun. Il s'en excusa mille fois et humidifia un chiffon afin d'enlever les tâches qu'il avait faites.

-Je suis vraiment désolé, de plus, je suis mauvais en tâches ménagères, cela ne fait que très peu de temps que je m'y suis mit, et je ne sais pas si ces tâches vont partir! Je suis vraiment vraiment désolé!

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Jun releva des yeux surpris vers Ivy... Pourquoi donc s'excusait-il pour si peut ? Etait-il vraiment gentil ou jouait-il un rôle ? Le rebel était extremement méfiant... Il n'y avait qu'avec Daisuke que ses barrières étaient tombées. Maintenant, à son travail, il gardait encore son habituel méfiance.

" ce n'est rien... j'avais terminé mon service "

Ce n'était pas totalement vrai, mais il faisait exprês de ne pas embarasser le junkie... Qui d'ailleurs se leva pour s'effondrer à ses pieds, salissant son haut au passage. Jun sursautta, surpris que ce liquide chaud se répende sur lui, et laissa Ivy s'occuper du reste.

" ne t'excuse pas ! C'est pas bien grave... je me changerais en rentrant chez moi ! "

Ivy se sentait vraiment d'avoir salit son "invité". La honte avait envahie son esprit et celui-ci ne put plus que bafouiller des excuses. Cependant Jun se releva d'un bond afin de s'en occuper.

-Je... Je suis désolée! Argh! Ivy, où celui qui se met dans l'embarra n'importe comment!

Il rit à sa blague. Ivy aimait beaucoup rigoler. Il s'assied pouffant toujours de rire et regarda son vis-à-vis, s'essuyant la larme qui avait coulé de son oeil!

-Cela doit être le stress! J'ai encore un peu mal, mes clients n'étaient pas très doux aujourd'hui! Oh! Je me trouve assez impertinent de vous faire rester ici comme cela. Mais cela peut paraître égoïste, même que ça l'est surement, mais après le dernier client qui m'a visité, j'ai réellement envie de discuter avec quelqu'un de tout et de rien. Si vous ne voulez pas, je comprendrai vu que nous sommes inconnus l'un pour l'autre mais j'aimerais alors qu'on se souhaite le bonjour et le bonsoir et qu'un jour, prendrons un thé ensemble à nouveau!

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Jun rit à la blague de Ivy. Il ne put se retenir, en faites... Le jeune homme avait l'air vraiment embarassé, et plutôt agréable. Il restait tout de même sur ses gardes, ne prenant pas trop à coeur cette nouvelle rencontre.

" Ce n'est pas grave je te dis. Je veux bien passer un moment avec toi, il n'y a aucun problème. Je ne comptais pas retourner travailler de toute manière. Alors passons un instant ensemble, d'accord ? "

Il finit sa propre tasse de thé et piqua quelques gâteaux restant pour manger doucement.

Ivy se demandait comment faisait le jeune homme pour le supporter. Ivy n'aimait pas sa manie de toujours s'excuser, sans cesse. Mais il apprit à être respectueux envers les autres et les excuses venaient automatiquement. Ivy rougit quand il s'aperçut que son invité riait aussi. Il n'avait plus trop l'habitude, ne voyant que très peu le menu groupe d'amis qu'il lui restait. Il gratta son cuir chevelus et racla sa gorge, un sourire timide accroché aux lèvres.

-Bien, maintenant que tu me dis ça je ne sais plus trop quoi te répondre. Mais pendant que j'y pense, je te sers une autre tasse de thé!

Il prit donc les tasses et alla les remplir. Il lui donna la tasse et prit la parole enfin:

-Je ne vais pas te demander pourquoi tu travailles ici, ce ne sont pas des choses qui se demande et pour certains ce n'est vraiment pas facile mais n'aurais-tu pas rêver d'un métier autre que celui-ci?

Son ton était devenu mélancolique, il n'avait jamais rien connu d'autre que cela, peut-être que son vis-à-vis avait déjà eu un autre métier et qu'il voudrait lui partager son expérience. Enfin, il pensait aussi que d'un autre côté, ceux qui travaillaient ici n'avait pas réellement le choix.

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Jun apprécia fortement le geste du prostituer. Il saisit alors la tasse, un sourire désormais doux dessiné sur son visage. Il était pour une fois, sincère. Ce junkie là ne lui donnait pas du tout l'envie d'être méprisant ou hypocrites. Sa présence lui était agréable.
Le rebel avala une gorgée de son thé nouvellement servit, et faillait s'étranglé en étendant la question de Ivy. C'était lui même qui avait décidé de se prostituer pour le bien de son pays, de donner son corps à des hommes ignobles pour la bonne cause ; se faire passer dessus par les plus gros poissons pour tirer des informations sur l'oreiller. La discretion des junkies était quasiment nule, et il n'avait donc pas de mal à tirer les vers du nez de ses clients. Il avait choisit lui-même de se prostituer, oui, et n'avait jamais rêvé d'autre chose. Il n'avait en réalité jamais vraiment pensé pouvoir faire autre chose...Les évènements s'étaient enchainés de tel manière qu'il en était arrivé là, point ; il n'y avait rien d'autre à ajouté. Seulement Jun ne pouvait pas dire cela à ce jeune homme. Sa mission lui interdissait de dire la vérité à quiconque. Il fit alors mine de réfléchir, et lâcha enfin :

" Non... je n'ais pas de rêve... comme la plupart d'entre nous "

Ce nous désignant les junkies - junkie qu'il n'était bien évidemment pas. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquels Jun les méprisaient : ils se laissaient couler sur le courant de la vie, allant petit à petit vers la mort sans prendre compte des évènements qui se déroulaient. Ils n'avaient pas de rêves, pas de but si ce n'est celui de finir leur jours dans une débauche suréaliste.

" et toi ? "

Le visage d'Ivy se ternit lorsqu'il entendit cette question, et lui? Il baissa le visage mais prit quand même son courage à deux mains afin de le lui expliquer.

-J'étais jeune quand j'ai commencé. J'étais jeune et stupide ou plutôt jeune et amoureux. En premier lieux, j'aidai mon cousin qui était ma seule famille, celle-ci étant décimée par un groupe de rebelles quand j'avais quatre ans. Oui, je l'aidai donc à vendre de la drogue qu'il espérait en vain faire connaître à tout le monde. Il s'était mit en tête qu'il pouvait lui aussi, réussir dans sa vie comme Rui. Puis un jour, un jeune prostitué de deux ans mon aîné, vint m'en acheter. Je tombai directement sous son charme et cela était réciproque pour lui. Nous sortions souvent ensemble mais au bout d'un moment, ses visites se firent de plus en plus rares.J'appris plus tard que c'était à cause de son métier à l'hôtel de passe. J'allai donc le voir un soir mais Riuki me jeta hors de son établissement prétextant le fait que je devais payer pour le voir. Alors j'économisai le plus possible m'interdisant même de manger pendant quelques jours et au bout de deux semaines, je put m'y rendre, je payai et retrouvai donc mon homme. Il m'expliqua alors en détails quel était son métier et pourquoi il ne pouvait me voir que si peu. Alors comme un amoureux transit mais je dirais plutôt stupide, je décidai de me faire embaucher dans cette établissement afin de le voir très souvent. Je fus directement accepté par Riuki qui décida de m'habiller tel que je le suis aujourd'hui, en poupée. Voilà, c'était devenu mon rêve, devenir la poupée des autres afin de rester avec l'amour de ma vie le plus souvent. J'étais tellement amoureux et il me soutenait tellement qu'il m'a permit de ne pas sombrer dans une dépression à la mort de mon cousin. Mais voilà qu'un jour, alors que nous profitions de l'un de nos jours de congés pour nous balader, que nous furent pris dans une fusillade entre des junkies et des rebelles, je fus toucher au ventre et mon homme à moi, en pleins dans le crâne! Le pire, c'est que c'était une balle provenant de mon clan. Depuis, je n'ai plus de rêves, je ne sais même pas pourquoi je tente de survivre. Parfois, je me demande si je dois rester en vie, si celle-ci me réserve encore des choses ou si je dois tout simplement abandonner parce que mon rêve a disparu. Je ne suis simplement qu'un idiot qui ne sait pas quoi faire de son existence.

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Jun écoutait attentivement le récit de ce rêve qui ne semblait pas correspondre à l'éthique de ce monde. Aimer était un sentiment si dérisoir pour les junkies. Le rebelle était d'ailleurs étonné de constater qu'un junkie puisse aimer sans vouloir d'une vie meilleure. Comment avait-il pût laisser cela arriver ? Pourquoi n'avait-il pas tout fait pour que son amour reste en vie ? Jun ne savait bien évidemment pas chaque détails de l'histoire, mais non, il ne comprenait pas. Il se bornait aussi sûrement, à ne pas vouloir comprendre. Ses avis arrêter sur ce monde l'empêchait parfois d'être compréhensif... mais il n'y pouvait rien. Il avait beau faire tout ce qui était en son pouvoir pour tenter de comprendre pourquoi les junkies - surtout ceux du types de Ivy - s'évertuaient à continuer à vivre ainsi... il ne comprenait définitivement pas.
Jun haussa alors les épaules, le regard désormais perdu dans le vague, et eut du mal à reprendre ses esprits et à retourner dans son rôle de junkie pour ne pas éveiller les soupçons. Pour reprendre contenance, il but alors sa deuxième tasse de thé, et ne lâcha que quelques mots, sur un ton neutre :

" c'est triste "

Il le pensait... Et il ne pouvait dire que cela pour éviter de ne pas partir dans des débats qu'il savait stéril... et qui plus est, s'il disait quoi que ce soit à ce sujet, il aurait été découvert.

-N'est-ce pas? Je me demande pourquoi je vous raconte tout cela. Un junkie reste un junkie. Je risque surement de me faire tuer en vous disant cela mais; je me demande comment c'est de l'autre côté de la frontière parfois. Pourtant je n'arrive pas à croire qu'eux, qui tuent aussi, soient aussi différent de nous. C'est peut-être parce que je n'en connais aucun. Je me demande si là-bas, quand le soleil rayonne il réchauffe le coeur au lieu de juste éclairé la ville. M'enfin, raconter tout ça à un junkie ne sert à rien. Pas que je ne vous apprécie pas hein! Mais je nous connais nous, les junkies, pour la plupart, nous sommes indifférent à la vie des autres tant que celles-ci ne perturbent pas la nôtre.

Ivy se leva du canapé, prenant les tasses de thé afin de les mettre dans l'évier.

-Je sais que je peux paraître lourd mais j'aimerais qu'on se revoit une fois. Cela vous dérangerait? Je vous ferai goûter de mes confections. Je commence à cuisiner mais je n'ai personne pour les apprécier.

Il finit cette phrase par un sourire chaleureux. La pause d'Ivy allait bientôt se terminer et son client à venir n'était pas des plus tendre, il fallait qu'il prépare tous les soins à l'avance et tout simplement aussi, qu'il se prépare psychologiquement.

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Jun fut surprit des dires de Ivy... et à la fois révolté encore une fois. Si le junkie se posait tant de question sur l'autre côté, pourquoi ne pas tout arrêter pour tenter une vie sans débauche ? Jun ne pouvait encore une fois pas comprendre cela. Pourtant, un léger sourire se dessina sur ses lèvres... Les paroles de Ivy signifiaient que tout les junkies ne se ressemblaient pas, qu'ils n'étaient pas tous dépourvue de conscience.
Le rebelle se leva pour rejoindre l'autre à l'évier, et l'aider à faire la vaiselle, puis il dit :

" J'en serais heureux... Je goûterais volontier à vos plats et... peut-être que, si vous y métiez plus de conviction, vous pourriez... découvrir un autre mode de vie. "

Il parlait de celui du Sancturaire de la liberté bien sûr, et Ivy l'avait sûrement comprit sans mal. Jun fnit rapidemment d'essuyer sa tassse, et prit le chemin de la porte, se retournant une dernière fois vers son collègue.

" à bientôt alors. "

Puis il sortit, et ferma la porte derrière lui, partant de l'hôtel de passe pour rejoindre le studio de Daisuke.

Un autre mode de vie? Un junkie qui le conseillait sur un autre mode de vie? Parlait-il du Sanctuaire de la liberté dont le nom ne pouvait que faire rêver Ivy sans pour autant qu'il n'essaie de s'y rendre? Ivy sourit sereinement et regarda à travers la fenêtre. Un rebelle, n'est-ce pas? Il rangea la vaisselle et sortit de la chambre à son tour.

-A bientôt!

[FIN]