Cherry 'n Cupcakes ♥ [Nana ~ Prévu]

-Oh je vois!

Tout en s'entraînant, regardant droit devant elle, elle pensait à Philomène.

-Dis, Philo', tu vas bien?

Anna failli tomber mais se resaissit de justesse, poussant un ouf de victoire.

-Tu peux me raconter tu sais.

Elle continuait, sa démarche devenant plus assurée.

Anna s'installa sur le même pouf qu'elle. Il était assez gros pour toutes les deux. Elle l'enlaça tendrement.

-T'en fais pas je suis sure que ça viendra bientôt même si ce que tu dis là est embarrassant! ria-t-elle au derniers mots.

Elle lui fit un petit bisous sur la joue. Elle devenait de moins en moins timide avec Philomène et s'en trouvait très heureuse du coup.

Philomène était toujours dans ses bras, Anna se voulant rassurante passa sa main dans sa crinière rose.

-Non je ne suis pas là pour faire le mal. J'aimerai seulement que les junkies deviennent bon, qu'ils arrêtent de tuer. Je ne tue pas moi, et je me ferai discrète, je ne veux pas que ce Hizumi te tombe dessus.

-Je... Je ne veux pas te trahir Philo mais je dois servir ma cause comme toi tu sers ton dieu. Je n'ai pas d'ami ici. Je te l'ai déjà dit, je ne connais pas d'autres rebelles infiltrés.

Enfin, elle en connaissait, mais ne savait pas leur travail. Elle serra son étreinte et fredonna un petit air de chanson, afin d'apaiser Philomène, en espérant que cela fonctionne.

-Mais je ne te mens pas! C'est la vérité Philomène! fit une Anna au bord de la crise de larme.

Elle se releva subitement pour aller se cacher dans un autre coin du magasin. Alors elle n'avait pas le droit de servir sa cause? Elle n'avait rien fait de mal et non ce n'était pas vrai, les junkies faisaient des raids dans son pays, tuant des dizaines de personnes n'ayant rien demandé alors non, ils ne leur foutaient pas la paix. Soudain elle tilta sur le nom de l'homme. Une fureur sans pareille la prit et elle revint vers Philomène, rouge de colère!

-Alors t'es amie avec ce gars! Ce mec qui fait des raids dans mon pays et qui tuent des innocents?

Elle sortit du magasin avec ces vêtements non payés! De toute manières, ici, on pouvait faire ce qu'on voulait non?

Anna ravala tout, sa colère, sa tristesse mais pas sa déception.

-Finalement, c'est moi qui n'aurait pas du te faire confiance. Appelle-le. Je suis prête à le voir.

Elle baissa le visage, ayant toujours un sentiment d'amitié envers Philomène.

-Ne lui dis pas que tu étais au courant bien avant.

Elle était complètement dégoûtée.

-Pourquoi tu l'as pas fait? Tu ne me fais plus confiance non?

Elle était vexée et ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Elle retint ses larmes, ne voulant pas sembler plus pitoyable qu'elle ne l'était déjà.

La poitrine d'Anna se gonflait à tout va. Le rouge lui montait aux joues. C'était peut-être bien la première fois qu'elle s'énervait autant. Elle marcha rapidement jusqu'à Philomène et la plaque contre un mur assez violemment. Elle était sortie de ses gonds.

-Combien de fois vais-je devoir te répéter que je ne veux pas te trahir? Je suis peut-être une martyr comme tu dis mais toi t'as de la merde dans les oreilles! Et puis sérieusement, si je te fais si chier que ça ben dénonce moi! Aller, qu'est-ce que attends!? C'est toi qu'est chiante à faire tourner le monde en bourrique! Ne me dis pas que tu veux bien me couvrir si c'est pour me rabâcher au premier prétexte venu que t'as un couteau sous la gorge! Assume jusqu'au bout ou alors dénonce mais ne fais pas la girouette!

Elle se rendit enfin compte de ce qu'elle venait de faire et se recula d'un geste vif. C'est que les changements d'avis à tout vas allait la faire exploser. Même si elle se retrouvait dans un cachot ou assassinée, elle préférait ça qu'avoir l'épée de Damoclès tout le temps au dessus de sa tête.

Elle prit le ticket de caisse et regarda la somme. Elle sortit son porte-monnaie et donna l'argent à la junkie aux cheveux roses.

-Ressentir c'est beau et non laid! Salut!

Bien trop énervée et vexée, elle fit demi-tour et se dirigea vers son pays à elle. Elle manquerait quelques jours de travail, mais là, la seule chose qu'elle désirait était de ne pas la voir.