Un très joli patron...[Riuki]

Ivy était vêtu d'une belle robe lolita noire à froufrou, agrémentée d'un corset affinant sa taille déjà svelte ainsi que de porte- jarretelles reliant son sous vêtement à ses bas noir transparents. Les petits talons qui le grandissaient légèrement résonnaient dans les couloirs de l'hôtel. Il se dirigeait vers le bureau de son patron. Sûrement allait-il se faire réprimander de prendre de trop grandes pauses tout en disparaissant de l'hôtel. Mais c'était qu'en ce moment, ses clients n'étaient vraiment pas doux et son corps était parsemé de bleus en tout genre. Ce n'était vraiment pas esthétique pour la prostituée de luxe qu'il était. Car oui, il se tapait bien certains des clients les plus riches de cet établissement. Alors on ne pouvait le virer comme ça.

Il inspira un grand coup, remettant ses vêtements en ordre avant d'inspirer à nouveau. Il porta son poing tremblant à la porte et toqua. Il attendit que son patron lui réponde afin d'entrer. La peur au ventre, il ne désirait réellement pas être viré, et encore moins réprimander. Le client qui venait de passer sur lui lui avait presque cassé une côte. Ivy souffrait mais c'est avec le sourire qu'il entra dans le bureau de Riuki lorsqu'il le lui ordonna. Il ne désirait pas qu'il croit qu'il faisait sa petite martyre.

-Bonsoir...

Le travail de cette nuit n'était pas la plus plaisant au monde mais il était des plus nécessaire : la paperasse. Riuki était plongé dans ses comptes depuis le début du service de nuit. Des lunette aux contours noirs sur les yeux, l'air concentré, il cherchait où se trouvait les quelques billets qui manquait sur la fiche de compte. Il soupira ensuite, il s'en souvenait. La nuit allait être longue. Il continua alors de taper sur sa calculette, écrire avec ses différentes couleurs pour les différentes choses à penser et classer le tout. Une bonne organisation était le maitre mot de tout bon commerce.

Mais voilà qu'alors que tout se passait bien, quelqu'un vint frapper à la porte du bureau du boss. Riuki répondit directement, s'adossant à sa chaise de bureau confortable en attrapant son paquet de cigarettes. Il en alluma une alors que le dénommé Ivy entrait et fermait la porte derrière lui. Et bien le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'il n'était pas des plus présentable, ce qui fit soupirer d'exaspération son patron qui lui fit signe de prendre place devant le bureau où se trouvait deux chaises. Il ne répondait pas au petit bonsoir de son employé ? Bah non. Il n'en avait pas envie.

- Que se passe t-il Ivy ?

La voix n'était pas méchante ou autre. Neutre, et tranquille.

Ivy se déchaussa avant de s'avancer un peu plus dans la petite pièce. Pas réellement par politesse, mais le bruit de ses talons commençant à l'insupporter. Il observa le bureau de son patron, constatant qu'il n'aurait pas dû le déranger à ce moment là, surtout pour ce qu'il désirait lui annoncer et demander. Il passa sa main sur sa hanche, ayant quelques douleurs plus intense à cet endroit. C'est que son client ne l'avait pas épargné, même avec ses mains.

-Et bien, à vrai dire... A vrai dire, je me demandais si vous ne pouviez pas faire quelque chose. Enfin, je veux dire que je veux bien que les riches clients me passent dessus, mais si je suis abîmé comme cela, je n'aurai plus de succès et ma paie baissera.

Et cela, il ne pouvait se le permettre. Le prix de son loyer étant trop énorme pour que l'on réduise sa paie. Et en ce moment, les clients étaient radins, aucun d'eux ne donnaient de primes ou autres.

Le blond écouta avec attention ce que lui disait son employé. Bien qu'il n'y comprenne presque rien. Celui-ci ne parlait pas de manière très directe, préférant passer par des montagnes d'explications. Riuki continua de fumer sa cigarette en détaillant la tenue de la pute. Ce n'était pas très classe. Il était éméché. Mais il semblait que son client n'avait pas été des plus tendre. Soit, ça arrivait parfois voir souvent. Les junkies n'étaient pas des petites bêtes tranquilles et douces. Bon alors est-ce que le blond voulait un congés ou quoi ? Il n'était pas très claire là !

Le patron de l'hotel se leva, cigarette en main, il avait retiré ses lunettes et avança un peu dans le bureau. Une fois devant le jeune homme, il s'assit sur son bureau en chêne avant de prendre la parole :

- Que veux tu au juste Ivy ?

Il prit une grande inspiration et s'avança un peu plus vers son maître.

-Pourrais-je être augmenté s'il vous plait?

Il préférait demander ça à une close dans son contrat sur le fait que les clients n'avaient plus le droit de le frapper, il se ferait immédiatement virer. Enfin c'est ce qu'il pensait puis qui sait? Peut-être jouait-il son avenir à lui demander une telle chose.

-Non en fait, j'aimerai sois être augmenté ou alors qu'on ne m'abîme pas autant! Si on continue à me faire subir ça, je ne serai plus opérationnel et je ne servirai à rien. Et je refuse cela.

Il le regardait alors d'un air suppliant, souffrant énormément de ses blessures.

La petite blonde parlait beaucoup mais pas très clairement. Elle venait de passer une bonne partie de la nuit dans une chambre et ne devait pas être en pleine forme mentale et physique. Un peu de repos ne serait pas du luxe. Mais après le service. Il demandait une augmentation de son salaire. Ou une diminution du passage de certains clients dans son lit. Mais il n'avait pas vraiment le choix. Le contrat avait été signé et jamais Riuki n'avait forcé quelqu'un à accepter quelque chose et surement pas ce travail. Il regarda un long moment Ivy avant de sourire. Continuant de fumer tranquillement.

Si tu veux augmenter ton salaire, il fait te faire plus de client. Pour le reste tu sais bien que le client est roi.

Il se leva du bureau avant de prendre place sur la chaise prés de la prostitué.

Ivy fit de suite une moue boudeuse, contrarié de la décision de son patron. Il s'approcha encore un peu, le visage baissé. D'un ton enfantin, il osa rétorquer:

-Je travail ici depuis quatre ans tout de même.

Il redressa le visage déterminé à obtenir ne serait-ce qu'une légère augmentation. Alors il s'approcha encore et encore de son patron d'un pas félin.

-Et il n'y a rien que je puisse faire pour espérer une augmentation?

Parce que des clients, il s'en faisait tout de même assez pour gagner plus. Il se mordilla la lèvre inférieur et planta son regard dans celui de son patron.

La petite prostitué venait lui demander une augmentation, et alors qu'elle lui était refusé, il venait donner un argument en plus. Comme quoi il travaillait ici depuis longtemps. Mais cela ne changeait absolument rien de rien au problème. Sa mère n'avait jamais donné d'augmentations à ses employés. Ils avaient une part de ce que leurs clients donnaient et c'était tout. Il n'y avait rien d'autre à dire. Sinon, comment faire tourner un commerce comme il faut ?

Le blond sourit en le voyant se rapprocher un peu, se mordant la lèvre, essayant de le chauffer un peu. Comme si Riuki pouvait se faire embobiner comme ça. Il se rapprocha aussi de la blonde, un sourire aux lèvres avant de lui répondre :

- Ivy … Si tu veux vraiment gagner plus d'argent … Tu n'as qu'à avoir plus de clients.

Sauf que là, il en avait assez. Il savait très bien qu'il fallait travailler pour gagner mais...

-Sauf que j'ai des tonnes de clients, je vais pas faire 24/24h quand même non?

Il fit la moue et tourna la tête vers une fenêtre, les sourcils froncés. Comment pouvait-il avoir plus de clients alors qu'il était déjà overbooké? Puis s'il faisait 24/24h, il ne tiendrait même pas plus d'une semaine! Il se massa le cuir chevelu, triste et énervé et prit ses chaussures en main.

-Je vais y aller, puisqu'il n'y a rien à faire...

Puis il susurra à lui même, ses doigts sur le menton, l'air de réfléchir:

-Je devrais peut-être changer de style...

Riuki regarda son employé avec sa petite moue ennuyé. Il aurait aimé un traitement de faveur mais ce n'était pas le genre de la maison. Ici on travaillait dur pour gagner sa vie. Chacun donnait du sien pour le bon déroulement des affaires. Il sourit en le voyant réfléchir avant de prendre ses chaussures dans le but de partir. Mais le blond avait envie d'un peu de repos. Ou de plaisir.

Il se leva, attrapa les chaussures des mains du plus jeune avant de les jeter un peu plus loin dans la pièce. Coinçant l'employé donc la porte de son bureau, il murmura contre son cou :

Ce changement de style peut attendre demain non …?

Il commença déjà a laissa sa bouche parcourir le cou de son employé alors qu'une de ses mais partait dans le jupes pour les soulever et s'approcher de la peau des cuisses encore chaude du client d'avant.

Le petit roux s'apprêtait à ouvrir la porte du bureau de Riuki lorsque ce dernier décida qu'il n'était pas encore l'heure de partir. Le plus vieux jeta ses chaussures plus loin et le coinça violemment contre la porte.

-Riuki, laissez-moi partir s'il vous plait!

Demanda-t-il alors que des frissons parcouraient son corps. Les lèvres du supérieur étaient vraiment douces et agréables. Mais là, il n'était pas d'humeur, complètement vexé. Il n'avait pas envie de se faire passer dessus. Il le repoussa avec un peu de mal et s'inclina.

-Veuillez m'excuser..

Il savait très bien qu'il venait de faire une bourde en repoussant le patron, surtout que celui-ci allait sûrement être plus violent après. Il déglutit et se mit à prier pour qu'il ne se passe rien de trop douloureux.