Tout est dans le doigté. [Ivy]

Ivy ne sentait pas très bien. Riuki l'avait envoyé dans un magasin d'armes réputé afin de lui en prendre quelques uns! Son patron semblait excité d'avoir de nouveaux jouets sous la main. Il avait beaucoup de mal à comprendre ce que cela faisait de tuer des gens pour "jouer" comme disait son maître. Il marcha donc lentement, avec une certaine boule au ventre. Il avait une liste dans sa poche mais étant très amateur, ne connaissait le nom que de pistolet, point. Il portait toujours un couteau sur lui, celui que son cousin lui avait donné avant sa mort, qu'il n'avait eut à utiliser qu'une seule misérable fois afin de se défendre d'une pathétique épave qui voulait le prendre. Il arriva enfin devant l'enseigne et après une grande inspiration s'y infiltra. Parcourant les rayons, il enfouit sa tête dans son écharpe de peur de se faire remarquer. Il avait déjà trouver trois armes dont un beretta, il trouvait ce nom étrange mais joli. Ivy était tel un enfant qui trouvait les choses étranges, belles. Il ne lui manquait plus qu'un neuf millimètre, ne sachant pas ce à quoi cela ressemblait. Finalement, il vit une jeune femme au cheveux courts et blonds avec un costume et à l'allure masculine tendre un pistolet de manière très convaincante. En espérant que cet objet soit déchargé, il s'avança vers elle et dit timidement:

-Heu... Excusez-moi!

Ivy eut un sursaut lorsque cette femme lui répondit brutalement.

-A vrai dire, je viens de la part de Riuki, le directeur de l'hôtel de passe. Il m'a demandé de lui chercher certaines armes que j'ai trouvé sauf une. Il me manque le neuf millimètres et je suis dans le rayon mais il ne m'a pas précisé celui que je devais prendre. Il y a plusieurs marques ou une seule? Il désire la meilleure qualité, pouvez-vous m'aider?

Suite à cela, il s'inclina légèrement afin de montrer un peu de respect à cette personne qui semblait un peu plus âgée que lui.

-Celui-ci?

La vois d'Ivy tremblait. Il n'aimait pas l'idée de porter des armes. Il prit l'arme que cette femme lui donna, les mains moitent. Il la remercia d'un courbement de dos et partit car il avait encore d'autres courses à faire. Mais soudainement, il se retourna, il dévisagea cette femme. Il l'avait déjà vu auparavant. Il voulait le lui demander mais son air froid et dur le glaça. Il attendit quelques minutes, attendant que celle-ci daigne retirer son attention de l'arme, ne voulant pas la déranger à nouveau. Il se rapprocha à nouveau d'elle, et lui demanda dans un élan de courage.

-Excusez-moi à nouveau mais j'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part! Etes-vous connue?

Ivy resta bouche bée et ses yeux s'écarquillèrent! Il resta dans cette position quelques secondes et se rendit enfin compte de sa posture plus qu'étrange. Il avait en face de lui l'une des personnes les plus influentes du pays et il avait osé la déranger lors d'un de ses jours de repos! Ses pensées s'embrouillèrent et cognèrent son crâne! Il fut donc pris d'une violente migraine et pour la calmer se mit à croupie, se cala ses mains sur sa tête afin de faire passer la douleur. Ivy détesta lorsque cette douleur chronique due au stress apparaissait! Ses frappes se faisaient de plus en plus violentes et de plus en plus présente partout dans son crâne. Il releva vivement, peut-être trop vivement pour lui ayant comme conséquences sa vue qui se troublait et l'envie de vomir proéminente. Sa tête tournait et finalement, il tomba dans les pommes. Les personnes importantes lui faisaient tellement peur...

Ivy se réveilla sur un banc, le corps engourdi et la peau de son visage trempé. Il était soulagé, pensant que ce n'était qu'une de ses hallucinations due à la drogue qu'il prenait. Cependant, une voix l'interpella et il reconnu celle d'Omi, il fut donc prit d'une fureur extrême et leva son buste machinalement, retourna sa tête lentement comme un automate n'ayant plus d'huile sur la visse qui reliait son cou à son corps. Mon dieu! Pensa-t-il. Il avait osé la déranger et en plus de ça, il avait fait une crise devant elle, l'obligeant à s'occuper de lui! Il baissa la tête afin de réfléchir mais malheureusement, ces pensées étaient toujours en désordre. Donc comme d'habitude il s'excusa. Il ne put sortir autre chose que des excuses. Il avait peur de la réaction de la gérante de magasin car elle avait réputation d'être colérique et n'osa pas la regarder dans les yeux. Il décida quand même de tenter le tout pour le tout et plongea ses yeux dans les siens afin de lui montrer tout son sentiment de honte pour ce qu'il venait de passer.

-Je...suis...vraiment désolé.

Ce qui lui était arrivé? Bonne question. Cela lui prenait de temps en temps, comme ça. Ivy la regarda quelques instants, stupéfait de voir qu'elle n'était, en tout cas pour l'instant, pas comme il le pensait.

-En faite, cela m'arrive de temps. Ce sont des crises de paniques qui me donnent tout d'abord la migraine puis la nausée et au final je m'évanouis. Cela m'arrive quand j'ai peur ou quand je suis stressé. Dans ce cas, je ne vais pas vous mentir, j'avais peur. J'ai eu peur à l'entente de votre nom. J'ai ouï dire que vous étiez une femme redoutable à la réputation cruelle. Alors je me suis dit que si vous étiez comme toutes ses personnes que je croise au travail, je ne m'en sortirais pas vivant et au final, j'ai failli m'assassiner moi-même.

-Je comprends. J'ai déjà défendu certains amis mais delà à tuer quelqu'un d'autres... Finalement, je ne suis rien ici. Je n'ai réussi à protéger personnes. Je pense ne pas avoir de dents pour mordre...Non je ne les ai pas, elles ne poussent même pas.

Ivy posa ses coudes sur ses genoux et entrelaça ses mains. Il baissa sa tête et fixa les mains de lâche qu'il possédait.

-Alors je me demande si je ne ferai pas mieux, certaines fois, de me laisser avaler ou même déchiqueter pour être rien autre part, ou bien tout, mais autre chose que ça. Je n'ai pas vraiment de but dans ma vie, et je pense que c'est pour cela que mon métier ne me dérange pas. Je risque peut-être de me faire tuer pour dire cela... Mais je me fous que les rebelles ou que les toutous de Rui-sama gagnent cette guerre. Je ris souvent quand je lis l'utopie de Thomas More ou bien l'histoire de Gargantua. Ici, c'est presque pareil: Fais ce que voudras. Mais contrairement à l'histoire originelle, tu n'aideras pas ton prochain, tu ne te lèveras pas en pensant à faire plaisir à quelqu'un. Et j'ai l'impression que dans l'autre camps, c'est un peu la même chose. Ils veulent juste nous tuer afin qu'ils soient heureux, eux. Ils ne pensent pas aux personnes comme moi, qui n'ont rien demandé et dont leur famille se fait tuer sous leurs yeux. Je les hais tout comme je hais le créateur de cette abomination. M'enfin, je suis prêt à mourir le plus tôt possible. Ici, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue et de l'autre côté, j'ai peur que mon côté "junkie" face de moi, le souffre-douleur de toute une communauté...

Il se coupa net surpris par tout ce qu'il venait de déblatérer. Il se rendit compte aussi des insultes qu'il avait proférer envers Rui devant l'une de ses collègues. Il se leva soudainement et se mit en face d'elle puis se baissa:

-Je suis vraiment désolé de vous raconter ma vie comme cela! Oubliez s'il vous plait! Oubliez mon existence!

Ivy était déstabilisé par la réponse d'Omi. Ce n'était pas ordinaire de rencontrer une personne comme cela. Une aura étrange se dégageait d'elle. Avait-elle trouvé... "la bonne personne" pour parler de cette façon? Ivy l'enviait. Il l'avait eu, lui, la bonne personne mais il n'avait su la protéger.

- Finalement, je pense que vous avez raison. Mais si vous perdiez cette personne, que deviendriez-vous? Moi je l'ai perdu et j'ai mal chaque jours en pensant qu'il aurait pu être à mes côtés, là, en ce moment même! Vous avez de la chance de pouvoir l'aimer et de le lui dire quand bon bous semble. Je vous envie.

Ivy resta silencieux quelques instants, un air rêveur sur le visage.

-Est-ce que vous lui cuisinez des petits plats? Je trouve ça vraiment bien de préparer à manger pour les personnes qu'on aime. Nos plats sont toujours meilleurs qu'à l'habitude. Ne trouvez-vous pas?

Il s'assied à côté d'Omi, attendant sa réponse, sage comme une image.

-Mourir... répéta Ivy sans aucune intonation réelle. Pourquoi je ne suis pas mort alors?

-Vous en avez de la chance! s'extasia Ivy en portant ses mains croisées devant son menton.

Il trouva cette femme vraiment adorable et son conjoint devait l'être tout autant qu'elle.

-Je... Je pourrai vous rendre visite quelques fois? Je ne vois jamais de couple heureux, non en faite, je ne vois jamais de couple! Cela doit être vraiment beau.

Ivy avait toujours cette façon étrange de s'extasier devant des choses quelconques. Quelles soit prestigieuse ou oubliée de tous. Il aimait qu'on lui parle avec passion et cette femme, parlait de son amour tellement bien. Cela lui mettait du baume au coeur.

-Ivy! Fujiwara Ivy! Ravi de vous connaître mademoiselle Omi! s'enjoua-t-il tout en tendant la main afin qu'elle la sert.

-Je suis vraiment content!

-Une junkie comme cela ça existe? demanda Ivy éberlué.

Douce et souriante? Il n'en croyait pas ses oreilles cependant il voulait bien voir ça. Soudain, il se rendit compte de quelque chose.

-Oh! Mais je ne voulais pas dire que vous ne l'êtes pas! Mais je n'ai jamais entendu parler de junkie doux et souriant! Vous avez vraiment trouvez une perle! Je...oui... en faite...

Ivy bafouillai et se désespérait à dire quelque chose de correct!

-Je suis content pour vous!

-Et bien, comment vous dire ça. Je ne vous trouve pas monstrueuse mais je en vous trouve pas réellement souriante. Et je ne pense pas que vous soyez douce, par contre, vous l'êtes surement avec celle que vous êtes. Je crois avoir dit une bêtise, n'est-ce pas?

Ivy recula d'un pas. La peur l'envahit à nouveau mais il se maîtrisa à temps. Il se courba.

-Excusez-moi, je me suis emporté, je ne vous importunerai plus et je ne dirai plus rien de déplacer. Mais je ne peux vous laisser maintenant car je dois prendre commande chez vous.

Ivy voulait avoir l'air sur de lui pourtant ce n'était pas gagné étant donné qu'il tremblait de tout son corps. Il se redressa et planta son regard dans les orbes d'Omi afin d'y déceler quelconque réaction violente ou non.