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 Déclin des beaux jours [Shinya]

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Aki

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MessageSujet: Déclin des beaux jours [Shinya]   Déclin des beaux jours [Shinya] Icon_minitimeMer 23 Fév - 0:00

Depuis le temps qu’il n’avait senti cette odeur fétide des rues profanées de Land Of Decadence. Depuis le temps qu’il n’avait ouï le chuintement que faisait la drogue quand elle se dispersait sur leurs corps défoncés, se mélangeant avec leur sang sale, substance trouble et infecte. Tout est infect, chaque recoin pue et ça le rendait malade. Pourtant, il était obligé d’y passer, de piétiner sur un goudron ou plus d’un corps possédé par le poison y avait git, y avait laissé sueur et vomi. Quelle immondice, son visage était déformé par une grimace de dégoût et l’odeur âpre de bile lui piquait le nez. Quand il pensait à la torture à laquelle s’abandonnaient ces types et avec quelle aisance s’étaient-ils laissé posséder par la drogue, il réalisait l’ampleur de la bêtise humaine. Quand il voyait leurs visages déformés par le besoin, leur sang à l’affut de poison, il devenait animé par une envie bestiale : celle de leur trancher la gorge.

Ça sentait le remugle. Oui. Ça le rendait presque nostalgique quand à la période où il vivait chez son oncle, ivrogne jusqu’au cul et sale comme un rat. Il savait que son jugement vis-à-vis des Junkies était un peu trop stéréotypé, il n’en pouvait mais, il les haïssait, les fuyaient comme la peste.

D’ailleurs, pourquoi ressentirait-il une quelconque affection pour un troupeau de bêtes farouches, que leur humanité était réduite à néant, et que la seule braise qui les allumait était le prochain fixe qu’ils guettaient comme l’arche de Noé ? Il les plaignait, des fois. Parce qu’ils faisaient pitié.

Aussi cru-il bon de piétiner sur une seringue qui se cachait sous les débris d’un sandwich. Le son fébrile qu’elle poussa avant de rendre l’âme l’excita, il eu une brève envie de piétiner une tronche défoncée et lui casser la gueule, juste là, devant l’ordure qui après tout trouverait en lui un confrère. Il devait freiner son instinct de dévastation car devant tout acte de vandalisme il risquait d’être pris. Genre.


« Tu as beau faire l'oeil en coulisse, roucouler et manger tous les soirs la botte, elle se fiche de ta fiole... C'est comme si tu pissais dans un violon »

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Shinya

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MessageSujet: Re: Déclin des beaux jours [Shinya]   Déclin des beaux jours [Shinya] Icon_minitimeMer 23 Fév - 1:36

Il avait trainé pour des heures sans but, sans destination, pressant sur ses pieds à tenir encore plus longtemps ce corps chétif qu’il digérait l’existence avec peine. Les rues avaient cette même allure qu’il les lui avait trouvé hier, et avant-hier, et le jour d’avant. Cela ne changeait jamais, et il savait bien que ce n’était pas ce soir que ça pourra changer. Le soleil trop éblouissant à son goût avait abandonné laissant au noir de couvrir le ciel par son obscurité. Il peignait à trouver son chemin et longeait avec une certaine gêne ses pas au sol de cette ruelle déserte, le vacarme dans la tête. Le corps en manque et la migraine en trône, il laissa tomber le sac d’os qu’était son corps contre un mur souillé par le sang de quidam.

Quelques secondes, minutes ou mêmes heures, il ne savait pas vraiment car tellement il s’en foutait, étaient passés avant qu’il ne reprenne contrôle de son organisme ; il se redressa avec lassitude et se cala bien le dos contre la chose qui lui servait d’appui à présent après quoi il enleva carrément sa veste dans sa recherche mollement acharnée de came et de seringue qui ne prit fin que dans ce qui lui sembla une éternité. Les mains tremblantes d’impatience, il alluma le briquet après maintes tentatives pour enfin faire bouillir cette merde qu’il ne pouvait attendre d’injecter dans les veines. Son fixe enfin prêt, il se débrouilla tant bien que mal à coincer le bout de sa seringue sur une veine comme sa vue avait commencé à se brouiller depuis un bon bout de temps.

Il se figea comme le froid de l’aiguille lui pénétrait le vaisseau, traversant sa peau, s’emmêlant à son sang; alors que son autre main tirait sur le bout contraire de la seringue la poussant à se vider en lui jusqu’à la dernière goutte. Le néant. Ce qui fit suivi dans pas longtemps de l’effet souhaité, cette chose qu’avait dépassé l’orgasme et atteint l’extase, cette chose qui le tenait accro à ce poison. La seringue chut par terre, après être resté suspendu à son bras pour quelques instants, puis roula le long du sol ne s’arrêtant qu’après avoir heurté un quelconque résidu. Et il resta là, mi-étendu contre ce mur froid à jouir ce plaisir éphémère, pour un laps indéterminé durant lequel il n’avait rien senti d’autre que ce magnifique goût de folie ; du psychédélisme comme s’il venait de l’essayer pour la première fois. Toutefois, il cru sentir sa conscience revenir quand il entendit le son de sa seringue bien aimée se briser sous les pieds de quelqu’un dont la silhouette avait achevée de voiler le peu de lumière que lui parvenait du bout de la rue. Il essaya de jurer n’importe quoi mais en fut absolument incapable et les seuls mots qu’il pu sortir ressemblèrent à un bredouillement incompréhensible.

-Je… j’ai… perdu…

Sa voix s’éteignit alors que l’étranger lui approchait de son air dégoûté comme s’il pour enfin pouvoir lui cracher dessus. Shinya ferma les yeux et s’abandonna de nouveau à son impuissance.
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Aki

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MessageSujet: Re: Déclin des beaux jours [Shinya]   Déclin des beaux jours [Shinya] Icon_minitimeMer 23 Fév - 13:44

Le hululement d’un hibou perça le silence ou flottait cette nuit printanière. Il commençait à s’habituer à l’odeur de crasse et de boue, qu’un vent frais faisait voyager du bout de la ruelle à l’autre- Le réverbère s’éteignit brusquement, laissant l’opacité s’abattre sur les lieux comme un rideau retombant gracieusement et marquant la fin de la pièce.

- Regarde-toi, connard.

Voila. Il n’avait pu s’empêcher. Si sa conscience avait retenu son corps de l’achever en voyant l’état pathétique de ce torchon humain incapable même de décaler son nez de la saleté sur laquelle son visage reposait en paix, il ne pouvait retenir sa langue pendue de lui cracher son poison.

J’ai … perdu…


La lune était pleine, de son éclat terne elle illuminait mollement cette venelle humide et crasseuse comme un égout. Le visage d’Aki était tordu dans un rictus malsain. Il était dressé comme le drapeau de la victoire, fort et lucide, et devant ses pieds, juste à quelques centimètres de ses orteils gisait une bavure en chair et en os, ses cheveux collés par une sueur empoisonnée et sa bouche entrouverte, ça se voyait qu’il n’avait même pas la force de fermer sa mâchoire. De l’écume glissait sur sa joue. Génial.

C’était une vision écœurante, c’était pire que d’assister à une autopsie. Ce mec puait la came, il puait carrément. Sa peau blafarde brillait de sueur rejetée par son corps béat, stupidement allumé par du venin. Outré, il lui cracha dessus.

- Ça, c’est ce que tu vaux.

Le pire c’est que son vis-à-vis n’était même pas conscient de ce qui se tramait autour de lui, ou l’était-il ? Mais il était tellement passif que s’il roulait sa tête de l’autre coté, on pouvait aisément le mêler aux ordures qui trainaient ça et là. Le cœur d’Aki se souleva encore une fois en constatant l’état pathétique de cet homme possédé par la came, rendu passif par ce virus, réduit au néant.

- ...Un crachat.

Révolté, Aki détourna la tête pour ne plus supporter la torture que lui infligeait l’immondice de ce raté, et pour éviter toute possibilité d’exciter son instinct meurtrier. Il ne valait même pas la peine.

Alors qu’il l’enjambait pour terminer sa promenade, sa cheville fut emprisonnée par de longs doigts vulnérables…
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Shinya

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MessageSujet: Re: Déclin des beaux jours [Shinya]   Déclin des beaux jours [Shinya] Icon_minitimeJeu 24 Fév - 1:56

Shinya pouvait la sentir, cette haine parvenant de ce nouveau venu était d’une puissance indomptable. Il essayait d’inspirer le plus d’air frais qu’il pouvait, et ainsi avait-il besoin d’encore plus d’oxygène que se trouvait dans cette venelle épaisse et poisseuse tout court. Il en avait besoin pour rafraichir sa tête et pour reprendre maitrise de son être, cependant ce statut irrémédiable dont il était prisonnier, en plus de cet état second où il était acculé ; les rendaient incroyablement pathétique. Ses bras pendaient des deux côtés de son corps alors que sa respiration n’arrivait à conserver le même rythme, tantôt saccadée tantôt moulue, il fit de son mieux pour garder les yeux ouvert alors que sa main droite tâtait le sol dans l’espérance fichue que ses doigts puissent enfin frôler sa seringue merveilleusement répugnante. Toutefois il s’assura de sa perte après de longs instants de recherche affolée, selon lui toujours pleinement pris de cette lassitude, qu’il l’avait perdue et laissa son bras retomber une énième fois avec une espoir que ce dernier demeure près de ses autres membres, comme l’envie d’en perdre un lui manquait amplement.

Coincé de fond en comble dans son état de mi-inconscience, Shinya senti les pas de l’homme dont il ne pouvait que très peu percevoir l’allure, et de qui avait-il oublié l’existence dans ce trou paumé, s’approcher nerveusement de lui. Le visage de ce dernier, difficilement perceptible, était peint un air de mépris irrité, et sa bouche occupée à emmètre, ce qui lui semblait être des grognements dont il fut incapable de déchiffrer l’essence, puis enfin s’arrêter de justesse de son corps. Il y eu un intervalle de temps que Shinya aura pu juger une centaine d’années de lumières entre l’arrêt de l’inconnu et l’arrivé du glaviot qui lui heurta la joue violemment pour y déraper dégueulassement en y laissant des sillons mal dessinés. Et il cru enfin comprendre que l’homme devant lui était entrain de parler des incompréhensions qui n’avaient ni queue ni tête, mis à part le seul mot qu’il pu discerner. Crachat. Sur sa figure pâle.

Shinya avait douloureusement relevé sa main de nouveau pour essuyer ce qui venait de s’y abattre dessus, il aura pu se la frotter violement s’il en était capable, mais rien que le fait de relever sa main jusqu’à son visage était pour lui un effort surhumain qu’il se félicitait d’accomplir. Cependant, cet aversion du fond de son cœur l’y empêchait, tellement il avait envie de se vomir dessus, les nausées s’intensifiant dans son estomac jusqu’à lui frôler la gorge, il aura pu jurer d’avoir rendu ses tripes et boyaux l’instant même s’il n’aura pas été toujours propre, ou presque. Néanmoins, il arriva vite à oublier cette peine quand ses sens se mirent en alerte à l’entente des pas du gars s’éloigner de nouveau vers la lumière vulgaire qui l’aveuglait. Aussitôt, il se traina les pattes l’une près de l’autre, rampant le corps pitoyablement sur le sol boueux le souffle convulsif et le cœur battant la chamade, avançant sans le brin d’énergie humaine, jusqu’être enfin arrivé aux pieds de son bourreau pour pouvoir retenir une puis reprit son souffle et bafouilla quelques mots en usant ce qui lui restait d’énergie dans un dernier souffle.

-Ma seringue… espèce de sal…

Sa voix s’étrangla et sa phrase demeura inachevée comme il perdit connaissance en atterrissant sur les pieds de l’homme qui s’était retourné entre-temps pour voir, apparemment, ce qui lui collait aux pattes.


Dernière édition par Shinya le Sam 26 Fév - 13:57, édité 1 fois
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Aki

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MessageSujet: Re: Déclin des beaux jours [Shinya]   Déclin des beaux jours [Shinya] Icon_minitimeJeu 24 Fév - 22:24

C’était comme s’il nageait en plein dans le déluge, le carnage avait envahi son esprit, et instinctivement, il accusait le monde d’être insupportablement bruyant alors que ce ne sont que ses cellules qui criaient au secours. Quoi ? Il ne pouvait supporter cette migraine qui l’attaquait toujours une fois ses pieds dans Land Of Decandence, son corps s’alarmait comme s’il y avait un déclencheur anti-came. Sa petite ballade dans ces rues répugnantes touchait à sa fin, il le sentait. Son être le convoitait à rebrousser chemin et rentrer chez lui avant que ses piles ne se déchargent et que sa patience ne se volatilise.

Il s’était retourné, avec l’envie folle de pulvériser ce pot de colle dansant dans ses yeux d’insalubre. L’odeur fétide, la nébulosité où cet endroit agonisait, la seringue, la sueur qui perlait toujours sur le front de ce Junky lui faisaient tourner la tête ; des souvenirs abolis, bannis de sa mémoire ressurgissaient et flottaient devant ses yeux, si vifs qu’il croyait pouvoir les toucher du bout des doigts. Des souvenirs obscurs, ce genre de pensées qu’on renie, qu’on refuse leur véracité et qu’on enterre dans la tombe de l’oubli.

Ça le rendait fou. Fou. Sa raison devenait insensée et son jugement névrosé. Son regard était possédé par le souvenir de son enfance, il était de nouveau cadenassé dans cette chambre, livré à lui-même, criant à s’en brûler le gosier, pleurant à en rendre l’âme. Il était de nouveau un prisonnier de ses pensées, l’éternelle proie de la solitude.
Il avait froid.

C’est alors qu’il senti un poids s’affaisser à même ses pieds. S’arrachant à son délire, il pencha la tête vers le bas, constatant avec surprise que celui qui se tenait à ces pieds n’était pas son oncle, et qu’il n’était pas dans cette petite chambre poussiéreuse, au cœur de la mort.
Il revint sur terre.

La masse inconsciente était si pâle qu’il se demanda s’il était encore vivant. Pestant contre lui-même et ladite bonté de son cœur, il se pencha et tâta le pou de l’inconscient. Juste sous la mâchoire. Le cœur battait encore, ce muscle insensible à la douleur de la dépendance, affamé de vivre pour infliger à son porteur la souffrance d’avoir toujours besoin. Ne voulait-il pas mourir ? S’il l’achevait là, ici et maintenant, ne serait-ce pas un acte de justice à son égard ? Mieux, ça serait une bonne action.
Pourquoi lui octroyer cette joie et le délivrer de sa vie de débauche ? À cause de lui il s’était emporté contre lui-même, à cause de lui il avait revu le dément de son oncle, à cause de lui il allait être retardé enfin.

Indécis, Aki passa nerveusement sa main sur ses cheveux, plaquant quelques mèches rebelles au sommet de son crâne. Qu’est-ce que je vais faire de toi, crachat ? Le laisser crever ici, livré aux rats des égouts et à la moisissure des résidus ? L’étrangler avec ses mains ? Il imaginait ses doigts se resserrer sur ce cou fin et naïvement offert à sa merci, raffermir sa prise, serrer, appuyer sur cette peau blafarde et sentir les veines s’affoler, les os se fracasser, le sang paniquer, se liquéfier. Ses mains en tremblaient.

Il entendit de loin des pas qui visiblement s’approchaient de lui. Pris au cours par ce qu’il appelait une incommodité du destin, il se saisit sans plus réfléchir du corps inerte et apparemment léger de celui sur lequel son appétit égorgeur fantasmait quelques instants plutôt, et se dirigea d’un pas leste vers la lumière.

Un acte ne peut être mesuré, qu’après avoir subi les conséquences.
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MessageSujet: Re: Déclin des beaux jours [Shinya]   Déclin des beaux jours [Shinya] Icon_minitimeVen 25 Fév - 23:59

Blanc. Shinya se noyait dans un ce vaste océan de blanc sans bornes ; il se laissait aller, comme cinglant au dessus de cette eau éthérée porté par les vagues du néant. Sa conscience s’y abandonnait et il n’était plus rien qu’une plume agile tombé d’un oiseau par inadvertance, portée par le vent vers l’inconnu. Un mélange doux-amer de légèreté le possédait et il s’y coulait comme le speed dans ses veines. Cette somnolence était ce qu’on a pu offrir de meilleur, tellement qu’il aura supplié qu’elle s’éternise.

Cependant comme toute bonne chose qui se respecte, ses fugaces instants de bonheur parvinrent à leur fin et il du quitter sa torpeur en émergeant doucettement du blanc où il se baignait auparavant. Shinya eu un léger rictus à peine perceptible au coin de la bouche comme pour s’assurer qu’il était toujours vivant, et même cela fait, il en doutait toujours. Reprenant connaissance petit à petit sans vraiment atteindre le stade où il pouvait gérer tous ses sens à sa guise, Shinya essaya stérilement d’ouvrir ses yeux, bouger ses membres, entrouvrir sa bouche, rien. Il n’en était absolument incapable, et même le rictus qu’il avait pu mouvoir un peu plus tôt lui paraissait une impossibilité à présent. Pas le petit doigt, pas le petit orteil, il ne sentait même pas l’existence de ses pupilles. Dans son état mi-inconscient, il tenta également de deviner où il était, ce qu’il avait, ce qui lui est arrive. Que dalle.

Toutefois, après de longs instants d’inertie, il pu éventuellement ressentir une pression sur une de ses cuisses et un pincement à la nuque causé par une mèche trop tirée. Il savait maintenant qu’il était vivant, qu’il respirait toujours, qu’il était capable de sentir surtout. Car il l’était en fait, Shinya pouvait sentir cet appui qui portait tout son poids bouger régulièrement un peu plus en haut puis en bas. Il pu déceler que ces mouvements frénétiques étaient les pas de quelqu’un qui marchait ce qui fut certifié quand il reconnut que la pression pratiqué sur sa cuisse et l’autre sur nuque étaient les deux mains de cette même personne qui le maintenait en distance du sol.

Shinya tâcha une énième fois, après s’être lassé du vide mi-conscient où il était, de se remémorer de cet incident qui lui fallu une fin en pareil état. Et miraculeusement, il en fut capable. Il se rappela de son après-midi passé à marcher sans but, de sa fatigue et de son état de manque, de cette ruelle sale et de sa seringue dans ses veines, car à partir de cette phase, ses souvenirs brouillaient, ils se défilaient dans un enchainement incohérent, les images sans queue ni tête étaient devant lui à la file indienne sans qu’il ne puisse les mettre en ordre. Néanmoins, il pu bien revoir son état pathétique étalé par terre, sa seringue en petits fragments, et surtout, il pu revoir le mépris sur le visage de cet inconnu en lui crachant dessus.

Le tout ayant remonté dans sa tête d’une seul traite, il voulu se débattre, mouvoir ses mains et agiter ses jambes, poser ses pieds sur terre et pousser cet inconnu loin de lui. Crier sa rage et son humiliation, il voulu le mordre, le tirer par les cheveux, le gifler, le battre. Il voulu n’importe quoi, tant que cela pouvait l’éloigner de ce corps qui le tenait en équilibre. Il voulu se dégager de cette étreinte sur sa nuque qui devenait incroyablement insupportable en lui tirant sur les cheveux, il voulu aussi écarter les cheveux de ce type, dont il devinait déjà l’identité, de son visage car ils lui tapaient sur les nerfs comme pas possible, et ces bras qui tenait son corps proche du torse de cet homme le mettaient hors sa tête. Mais au final, il était même incapable de bouger les paupières.

Shinya voulu exploser, mais il ne pu même pas revenir dans son somnus.
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MessageSujet: Re: Déclin des beaux jours [Shinya]   Déclin des beaux jours [Shinya] Icon_minitimeSam 26 Fév - 19:44

Son cœur battait un peu trop fort. Ses oreilles perçaient le bruit du heurt de ce muscle contre la cage thoracique. Il se rendit contre qu’il haletait, que son souffle était étrangement coupé. Overdose ? Il n’avait jamais assisté à une overdose, et il savait que le pouvoir des Junkies à supporter ces substances usurpatoires était herculéen. Peut être est-ce du à la frêle corpulence du jeune homme ? Il ne l’avait jamais vu auparavant. Qu’était-ce ? Cet instinct bizarre, Cette singulière perspective ? Il ne s’y était pas attendu, toutefois, il en est témoin. Il était entrain d’aider un de ses ennemis, de le secourir au lieu de voir dans son état une victoire, une occasion en or de se débarrasser d’un de ces rats de Junkies. Et pourtant.

Il risqua un coup d’œil vers la masse qu’il portait, ses yeux étaient encore clos, il vît que ses paupières tremblaient et que derrières cette peau humide, il était peu être entrain de délirer. Il sentait encore plus mauvais qu’il ne se l’était imaginé, cependant, il ne le rejeta pas par terre. Il continuait d’avancer tout droit, sans aucune destination précise, un corps peu être mourant sur les bras. Il envisagea la perspective de le relâcher et laisser au hasard de décider de son sort, mais ses mains étaient incapables de relâcher leur prise, ses doigts s’agrippaient aux parcelles de chair qu’ils tenaient comme si c’était à lui qu’il devait la vie.

Aki, que son cœur n’a pu laisser un homme pourrir dans la crasse, que son statut de rebelle ne peut laisser passer cet incident sous silence, était entrain de punir sa bonté en se traitant de faiblard. Son visage fin et doré par les rayons lunaires était tordu par la fatigue et le remord. Il n’avait même pas sauvé cet inconnu et n’était même pas sure de la stabilité de son état, qu’il se mordait le poing d’avoir défailli. Il se rendit compte qu’on fond de lui, il était un lâche. Lâche. Triple lâche.

Pestant contre lui-même, il failli trébucher sur une marche. Le corps qu’il portait rata de justesse une glissade spectaculaire. Le cœur d’Aki fit un bon immense et raffermi la prise sur sa fine silhouette. Le choc provoqua le sommeil de l’inconscient, et Aki sentit qu’il se réveillait. Il n’en pouvait plus, il chercha des yeux quelconque endroit où il pu le déposer et prier pour qu’une autre personne vienne à son secours. Le pire serait qu’il se réveille dans ses bras, alors qu’il lui avait juste craché dessus. Quel genre de personnes était Aki ? Toujours indécis, à la fois le blanc et son contraire, n’étant jamais ce qu’il s’imaginait être. Aki était toujours son paradoxe. Et il détestait ça.
Et ça aussi. Les gens qui le provoquaient. Des flashs, des visions qui refaisaient surface. Les personnes qui lui donnent cette impression de déjà-vu, les situations où il agissait au contraire de ses principes. D’ailleurs, avait-il des principes ?

Avait-il une raison d’haïr cet inconnu ? De lui cracher dessus et l’insulter comme un moins que rien ?
Non. Et pourtant il l’avait fait.

Il l’avait haï. Mais il ne l’avait pas méprisé. Il avait haï ce qu’il était, l’image du raté que ses yeux vides réfléchissaient. Il avait abhorré son visage à l’instant où il y avait vu les sillons d’une extase creuse.
Il avait vu dans ces yeux ce vide qui l’escortait depuis qu’il avait mémoire. Il avait vu cet air de rejet dont il s’était accaparé et qu’il trainait avec lui, il y avait vu de la came aussi. Et il l’avait haï.

Les portes de l’espoir virent vers lui, leur éclat lui brulait les yeux, il était soulagé mais con cœur palpitait anormalement, en écho à celui de l’homme qu’il portait dans ses bras fatigués. Son poids certes frêle commençait à l’accabler et il guettait cet instant où il sera soulagé de cette peine qu’est de secourir un être qu’il ne portait pas dans son cœur. Il s’en approcha, et dans un effort ultime, poussa la porte.

Une vague éblouissante l’aveugla.

Why are we strangers when our love is strong?


FIN.
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