Tenez-bon , dans ce Pays anarchique. |
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| Entre mes mains [Daisuke] | |
| | Auteur | Message |
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Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 17:03 | |
| Le réveil de Jun sonna. Une fois, deux fois, trois fois. Une main fine s'abbatit sur l'appareil, l'éteignant sans aucune délicatesse. Le rebelle se frotta longuement les yeux avant de s'étirer, regardant le ciel se coucher à sa fenêtre. Il travaillait de nuit, et la journée précédente n'avait pas été de tout repos. Trois heures seulement lui avait été donné pour dormir. Trois courtes heures. Jun sauta finalement du lit, s'engoufrant dans sa minuscule salle de bain. Il s'y prépara longuement, rêvetant une tenue légère mais qui convenait parfaitement à son travail. Une fois ses cheveux coiffés, et son visage maquillé, il se regarda quelques secondes dans le mirroir pour se donner un tant soit peut de motivation. Ces derniers temps, les informations précieuses se faisaient rare, il couchait pour un rien... Un rien. Les plus gros poissons ne venaient plus s'adonné au plaisir charnel en ce lieu, et sa possibilité de grapiller des informations sur le camps adverse se faisait rare. Il soupira. Lâchant le mirroir, il se descendit finalement l'escalier en collimasson de l'hôtel de passe jusqu'à arriver au rez-de-chaussé. Jun salua furtivement Ruiki et ses collègues avant de se rendre dans le Hall d'entrée. C'était là qu'il attendait chaque soir, ou chaque journée, qu'un client digne de ce nom ne se présente enfin. Comme à son habitude, il s'installa d'une pose lassive sur le canapée le plus reculé. De là, il avait une parfaite vue sur la porte d'entrée. Les minutes défilaient, longues et ennuyeuses, mais Jun restait à l'affut. Il se devait de travailler, même s'il ne pouvait jouer son rôle de rebelle... Il ne devait en aucun cas être soupçonné. Cela dit, il ne bougeait pas. Comme toujours, il attendait que ce soit un client qui vienne le chercher, et pas l'inverse. C'était toujours ainsi quand il ne repérait pas de proit assez interessante. | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 19:32 | |
| Lascivement étendu sur un canapé luxueux, Daisuke observait son amant du jour se rhabiller. L’autre tournait parfois son regard vers lui, dans l’espoir sans doute d’attirer son attention ; mais il se contentait de sourire béatement en fixant le mur qui lui faisait face. Il n’attendait que le départ de son immonde client pour profiter enfin de sa solitude… Et du contenu de son jean, toujours en tas sur le parquet sombre. Une fois la porte fermée, son sourire retomba et c’est le regard dur qu’il se dirigea vers son pantalon pour en tirer un sachet en plastique plein d’une poudre beige ; une lueur de ravissement ranima ses iris éteints, et il s’empressa de faire sa « dînette » et de planter une aiguille dans ses veines bleutées. Ses pupilles à présent rétractées, et ses muscles relâchés sous le plaisir qui parcourait son corps tout entier, il resta un moment allongé sur le sol. Enfin serein. Puis, d’un bond lent, il se remit sur ses pieds et entreprit de retrouver chacun de ses vêtements afin d’en revêtir son maigre corps. Une clope à la bouche, il traversa les couloirs recouverts d’une moquette rouge sang avec un indescriptible bonheur gravé sur ses traits tirés. Alors qu’il s’attendait à ne voir personne dans le grand hall –A cette heure-ci, les clients étaient soit partis, soit occupés dans une des nombreuses chambres, il fut surpris d’apercevoir un jeune garçon alanguit sur un canapé face à la porte d’entrée. Il devrait irrémédiablement passer devant lui pour quitter la maison close, et c’est avec curiosité qu’il dévisagea le jeune homme en passant à côté de lui. Et, sans trop savoir pourquoi, il ne put s’empêcher de s’avancer à pas lents vers celui qu’il savait être un de ses collègues. Il se construit un large sourire idiot, et se laissa tomber sur le divan avec désinvolture.
« Alors, la pêche est mauvaise, ce soir ? »
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| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 19:49 | |
| Jun fut quelque peut surprit qu'un de ses collègues vienne lui parler. Ce n'était pas vraiment dans leurs habitudes. De plus, celui-ci semblait particulièrement... étrange ? Ce sourire accroché à son visage paraissait bien trop niait pour être sincère. Il ne releva pourtant pas, faisant comme si. Il l'observa quelques secondes, détaillant chacun de ses traits. Rien qu'en plantant ses orbes dans les siennes il pouvait constater que le jeune homme en face de lui était drogué. Rien d'inhabituel, au contraire, classique même. Finalement, alors qu'aucune parole n'avait encore était prononcées, une question tomba. Jun prit alors un sourire identique à celui de son interlocuteur, et d'une voix mielleuse, il répondit :
" Je viens à peine d'arriver, et j'attend. Je ne pêche pas, moi... Je suis le poisson. "
Ce qui était tout à fait faux en un sens, mais l'autre n'était pas censé le savoir. Jun attendait juste le bon, qui ne semblait pas vouloir se pointer ce soir. Tant pis. | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 20:04 | |
| Die avait d’abord sourit intérieurement devant la surprise de son collègue ; cette moue intriguée sur son doux visage lui donnait l’air d’un enfant. D’un enfant particulièrement perspicace. Il se raidit en sentant le regard de l’autre le jauger, et lorsque les yeux sombres de son vis-à-vis se plantèrent dans les siens, hagards, il eut envie de fuir. Il se sentit méprisé et méprisable, et tellement insignifiant devant l’assurance du jeune homme. Il n’eut d’autre choix que de rester muet sous ce regard inquisiteur, et continua de sourire bêtement. Lorsque la voix du jeune homme s’éleva, il y perçut une moquerie évidente qui le fit frémir ; il arborait un sourire aussi stupide que le sien et la lueur de cynisme qui brillait dans ses yeux noirs le mit encore plus mal à l’aise.
« Je viens à peine d’arriver, et j’attend. Je ne pêche pas, moi… Je suis le poisson. »
Il y avait dans ces paroles un accent d’indifférence moqueuse qui prit Die aux tripes. Bordel, il devrait vraiment s’abstenir d’aller parler aux gens quand il était dans cet état là. A tous les coups, il avait l’impression de n’être qu’une loque. Et le regard que l’autre portait sur lui ne l’aidait pas à se défaire de cette idée. Pourtant, malgré l’absence de clients potentiels, il n’avait pas l’air si désolé que ça. Peut-être faisait-il partie de ces types qui se prostituent uniquement pour s’amuser…
« Un bien joli poisson... Prends garde à ne pas te briser les nageoires dans les filets d'un pêcheur trop avide. »
Puis, avec un sourire qui se voulait enjoué, il continua:
« Si tu veux vraiment des clients, rentre dans une chambre au hasard. Personne ne claquerait de porte à un visage comme le tien. » | |
| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 20:21 | |
| Le visage appaisé, ailleurs de son interlocuteur se mua presque en une grimace. Jun avait l'impression que pour l'autre, lui parler était difficile... Il semblait gêné. Jun n'en tint cela dit pas compte, restant sur ses positions. Il conserva même ce sourire plastique, artificiel qu'il venait à peine d'arborer. Confronter l'autre à sa propre bêtise, à son propre masque était la plus passionante des activités. Bien mieux que de prendre son pieds au lit. Jun pensait faire un tant soit peut faiblir le prostituer, mais il s'obstinait à garder ce sourire trop faux, et cette voix trop sympathique qui ne lui allait pas du tout. Il acceuillit alors les compliments du jeune homme avec amusement. Comment pouvait-il donc le flatter ainsi alors qu'il le destabilisait ? Jun n'ajouta pourtant rien, laissant juste un léger rire moqueur passer entre ses lèvres, et écouta attentivement la suite. Son rire reprit alors de plus belle, mais se stoppa nettement au bout de quelques secondes. Son regard amusé devint plus froid, et ses fines lévres s'étendirent en un sourire relevant plus du rictus... Etrangement, Jun n'avait pas la moindre envie de se comporter avec son collègue comme avec ses clients. Son comportement de rebel ressortait fortement, mais peut importait... Il n'avait pas besoin de faire semblant avec lui, non, plus du tout. Maintenant qu'il lui avait renvoyé son reflet, il pouvait devenir lui même. C'était peut-être dangeureux d'agir ainsi dans le cadre de son travail, mais ce jeune homme lui inspirait quelque chose de totalement différent des autres. Son visage ne reffletait pas un point ce que ses yeux disaient. Jun s'approcha alors lentement, saisissant la machoire du roux entre ses doigts. Il planta bien ses orbes dans les siennes, les défiants presque, et dit, comme une confidence, murmurant :
"... Peut être bien que je n'en veux pas. " | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 20:56 | |
| Le regard que portait l’autre sur Die était trop vif, trop intelligent pour être trompé par sa mascarade grotesque. Mais que pouvait-il faire d’autre, à part sourire, devant ces rires moqueurs qui franchissaient les lèvres de son interlocuteur ? Sourire, ou fuir. Peut-être bien que son sourire était une façon de fuir, d’ailleurs. Die se souvint qu’il avait une cigarette lorsque des cendres encore chaudes brûlèrent le dos de sa main, et il s’empressa de porter le cylindre de nicotine à sa bouche dans l’espoir puéril d’occuper son esprit. Le ricanement de l’autre cessa soudainement, et il en aurait été soulagé s’il n’avait été remplacé par un rictus satisfait. Du moins, c’est ainsi qu’il interprétait ce sourire tordu qu’avait l’autre en le regardant s’enfonçant dans sa honte. Mais alors qu’il s’était senti écrasé par la présence de son collègue depuis le début de leur entrevue, il sentit que son regard s’était fait plus doux… Presque compréhensif. L’espace de quelques secondes, le masque de Die tomba, et il regarda l’étrange prostitué avec un sincère air de surprise. Ses yeux, agrandis par la stupeur qu’avait provoqué en lui son collègue, fouillaient son visage pour y desceller la douceur qu’il avait perçut un peu plus tôt. Il se brisa dans un regard qui ne reflétait qu’une détermination sans faille. Ce type était tellement différents des êtres brutaux et vils qu’il avait l’habitude de côtoyer, qu’il senti poindre en lui l’envie d’être honnête. De pleurer au lieu de sourire, d’embrasser au lieu de mordre. Il secoua la tête en un signe muet de déni, et arbora à nouveau son sourire figé ; espérant que l’autre n’ai pas vu ce fugace instant de faiblesse. Lorsque que les doigts étrangement frais de l’autre attrapèrent son menton, il eut un léger mouvement de recul mais ne put quitter du regard son visage qui se rapprochait du sien ; malgré la douceur de ces gestes, une terreur indicible lui nouait les entrailles. Le murmure à son oreille fit sauter les derniers remparts de son esprit, et il cria presque sous la terrible incompréhension qui envahissait ses pensées. La drogue ne favorisait vraiment pas les interactions sociales. Sa voix, brisée par l’émotion qui le submergeait, n’était que détresse. Il n’avait pas le droit de se vêtir ainsi, et de prononcer d’un ton si arrogant, si amusé, qu’il venait ici sans vouloir se prostituer. Sans avoir besoin d’argent. Pas avec un regard aussi franc.
« Alors qu’est ce que tu fous là, hein ? T’es joli, tes mains sont froides, qu’est ce qui vaut la peine de donner son corps à des êtres immondes, pour quelqu’un comme toi ? Qu’est ce qui vaut la peine de crever ?! » | |
| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 21:17 | |
| Le regard perdu que son interlocuteur eu quelque instant - son vrai regard, celui revélant sa personnalité -, Jun le remarqua sans mal. Il était très observateur, et tellement près de lui qu'il n'aurait pût le rater. Cela le fit sourire d'autant plus. Le jeune homme était si faible face à lui, faible. Aussi faible que tout ces drogués qui se disaient être plus fort que les autre tout ça parce que leurs veines étaient souillées. Souillées de drogue, souillées d'alcool, souillées par la débauche. Mais si son collègue laissait ainsi entrevoir quelques millièmes de secondes un visage si défait, si vrai, c'était peut-être qu'un peut d'humanité, de fierté était encore présent en lui. Jun aurait aimé détendre tout ses traits en une expression plus tendre, donner à ses yeux une lumière rassurante, mais déjà les mots du prostituer se derversaient à nouveau par flot, le lassant goûte par goûte. Le regard du rebel se fit alors au contraire plus dur, plus froid. Son visage moqueur devint presque sadique - d'un sadisme si différent de ceux de tout ces drogués - et ses orbes lançaient des éclairs qui était impossible d'éviter. Jun voulait lui crier la vérité de sa présence ici, il aurait aimé pouvoir l'humilier, lui faire ressentir à quel point lui était inutile face au rebel. Un désir cuisant de descendre ce jeune, de lui expliquer ce qu'était la vie... Que ce n'était pas se laissé influencer par les autres, vivre. Que ce n'était pas une raison de crever qui le tenait encore en vie... mais une raison de vivre, d'exister, d'être quelqu'un. Cela dit, Jun se contenta de resserer sa prise sur la machoire de son interlocuteur, et un unique mot sortit, seulement un mot. Il ne fut pas crié, il fut lui aussi presque murmuré. Jun savait se modérer ; il le devait s'il ne voulait pas se faire prendre, surtout avec de tel propos.
" Vivre "
Si l'autre ne comprenait pas, il ne pouvait rien pour lui, rien. Ce seul mot résumait ce pourquoi il était là. Vivre. Son but était de faire tomber ce système. Son but, s'était sa vie... S'il était là, s'était bien pour vivre. | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 21:38 | |
| Die perçut le regard sincère de l’autre rivé sur lui. Il sut qu’il n’était alors qu’une cible pour lui, une cible sur laquelle il pourrait déverser toute sa rancune. Sous ce regard, il se sentait l’envie de crever, de crever enfin et de quitter ce monde de débauche dans lequel il s’engouffrait en riant faussement. Lui n’était qu’un menteur, face à un homme doté d’une terrible honnêteté. Tout mentait. Son sourire, son apparence, ses gémissements lorsqu’il s’offrait à d’autres. Son existence toute entière n’était qu’un énorme mensonge dans lequel il se noyait peu à peu. Il n’avait rien à foutre là. Il n’avait rien à foutre nulle part. Et le regard de son collègue se fit si dur, si menaçant, qu’il fut incapable de réagir face à tant de mépris ; car il était la source de ce mépris et il savait qu’il ne méritait que ça. Il le savait, c’était là son drame ; car contrairement aux siens, qui se complaisaient dans la débauche, il était parfaitement conscient de ce qu’ils étaient réellement. Des putes lubriques et ridicules. Des pantins désarticulés. Des cadavres, décharnés par les excès, déshumanisés par la prétention. Dans les yeux de son vis-à-vis, il voyait cette haine, et il s’y reconnaissait. Mais alors que la drogue engourdissait toujours sa raison, un éclair de lucidité le fit sourire. Un vrai sourire, certes pâle et démuni de joie, mais un sourire quand même. Un sourire qui disait « Je connais ton secret. » Ce type, là, attifé comme une catin, qui le haïssait avec tant de conviction ; c’était pas vraiment un junkie. Les junkies ne se haïssent pas, ils se baisent. Alors, presque fier de sa futile découverte, il voulut parler ; mais quelque chose dans le regard de l’autre le pétrifia. Il y avait toujours ce désir d’humiliation, et cette rage démesurée ; toutefois, ce qui fit taire Die, ce fut la fugace lueur d’une rancœur sans borne. Dans les yeux sombres qui le fusillaient, un désir incroyable se lisait. Quelque chose de si intense que Die se senti plus vide que jamais. Un nouveau murmure parvint à ses oreilles. Un unique mot, qui le fit frémir. Un mot qu’il n’avait jamais utilisé, qui ne voulait rien dire, un mot presque obscène tant il était sincère. Vivre. Vivre. Putain, qu’est ce que c’était, vivre ? Sinon survivre, ramper, s’agenouiller, mourir ? La haine de l’autre n’atteignait déjà plus Die. En fait, il lui semblait que plus rien ne pourrait jamais l’atteindre. Dans son âme, deux émotions se faisaient violence pour dominer ; fuir ou faire face ? Il voulut fermer les yeux, mais le souvenir de ceux de l’autre figés sur les siens le retint. Il ne les voyait plus. Vivre. Seule la main froide sur son menton lui permettait de rester droit, autrement il se serait effondré –Comme l’être pathétique qu’il était. Il ne souriait plus. Ses yeux, grands ouverts sur sa propre déchéance, ne devaient refléter qu’un incroyable désespoir. Die ne prit conscience qu’il pleurait que quand un sanglot rauque franchit ses lèvres crispées.
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| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 22:00 | |
| Le visage de son interlocuteur décomposé. Ce visage meurtris par la peur, l'appréhension, la compréhension, le doute. Tellement d'émotions déformaient ses traits que Jun ne sût plus où donner de la tête. La seule chose dont il était sur et certain, s'était que chacune étaient sincères. Pas une ne mentait, pas UNE. Le prostituer venait de capituler, lui offrant son desespoir qui n'en était plus un à proprement parler - puisque la notion d'espoir, il ne devait la connaitre. Tout était totalement brisé, annihilé. Ce sourire faux, ces yeux brillant d'une lueur presque folle. Tout. Le junkie était perdu - plus que jamais - et Jun le voyait, Jun le ressentait. Par chacun de ses pores, il aspirait tel un empathe la souffrance palpable de l'autre. Il s'en impreignait pour la faire sienne, pour tenter de comprendre ce qui animait les sens du junkie à cet instant même. Il tentait de comprendre pourquoi des larmes d'abord silencieuses, puis soudainement bruyantes, se déversaient de ses orbites. Pourquoi donc maintenant pleurer ? Pourquoi se laissé ainsi aller à la réalité des propos de Jun ? Pourquoi, pourquoi ? Le rebel au regard dur essuya de son pouce libre ce liquide lacrymal qui n'en pouvait plus de couler. Il défit la pression qu'il avait sur la machoire de l'autre, et caressa sa joue, doucement. Jun se revoyait quelques années en arrière, les pieds pendu dans le vide, alors qu'il se demandait si vivre signifait encore quelque chose. Dans les yeux du junkie se lisait cette même interogation. Qu'est-ce-que vivre ? Qu'est-ce donc ? Pour avoir la réponse, il fallait tenter l'aventure, se lancer, y croire. Il fallait avant tout y croire, oui, être convaincu que vivre était possible. Jun trouva alors la réponse à sa propre question. Le roux se retrouvait dans cette même situation, confronté à une réalité qu'il croyait connaitre mais qu'il n'avait en faite qu'éfleurée du bout des doigts. Les mouvements du rebel sur la joue de son collègue se stopèrent. Il resta ainsi, cherchant dans les yeux du jeune homme ce qu'il venait de comprendre, un indice pour lui signifier qu'il avait raison. Et il avait raison. Jun s'approcha alors, déposant avec tendresse un baiser sur la dernière larme du junkie. Il n'ajouta pas un mot, il se contentait de le fixer tout autrement que précédemment. Ses yeux étaient remplis d'espoir, de courage, de soutient... | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 22:33 | |
| A travers ses larmes, Die cru voir le regard de l’autre scruter ses traits avec inquiétude. Ça n’en était sûrement pas, il se refusait à croire qu’une haine aussi intense pouvait disparaitre aussi rapidement. N’était-il pas né pour être haït ? N’était-il pas né pour souffrir ? Pourquoi vivait-il, si ce n’était pour mourir ? Il se souvint s’être posé ces questions, alors qu’il allait de Charybde en Scylla après le décès de sa famille. A ses questions essentielles, on ne lui avait répondu que par des coups –De reins, de pieds, grandes gifles balancées sans regret sur son innocence moribonde. Des crachats sur ses larmes d’enfant. Il avait grandit perdu, il s’était habitué à cela. A avancer sans trop savoir pourquoi, sans convictions, sans valeur ; et à laisser les autres se charger de le détruire un peu plus. Il pensait que ça n’avait aucune importance. Lorsqu’il senti les doigts froids de l’autre se poser sur ses joues brûlantes, il sut que ça en avait une. Mais qu’il était trop tard, maintenant. Il n’y avait plus rien à sauver en lui, plus rien d’intact, pas même un rêve. Pas même le désir d’être sauvé de lui-même. La caresse sur ses joues ne s’atténuait toujours pas, et peu à peu il prit conscience que, pour la première fois depuis la mort de sa mère, quelqu’un le touchait et que cela ne lui faisait pas mal. Il ne ressentait aucune douleur, ni sur sa peau mouillée, ni dans son cœur qui cherchait une raison de battre encore. Quand il riva enfin son regard dans les yeux sincèrement tendres de l’autre, il comprit. Il comprit qu’il n’avait jamais vécu parce que personne ne lui avait montré comment faire. Et la force de son collègue, la conviction qui se lisait dans sa voix quand il avait prononcé le mot « Vivre », c’était ça qui l’avait réveillé. Il avait le droit de vivre, lui aussi. Même si son corps n’était plus réellement à lui, même s’il était enchainé à sa chute par la drogue et la perversion. Même s’il n’était qu’un rat parmi les rats. Il avait le droit de vivre. Comme il le voulait. Il n’en était pas sûr, une angoisse latente lui serrait l’estomac, le doute annihilait encore l’espoir, et la peur… La peur de souffrir encore, la peur d’être trompé. Et surtout, cette main désormais immobile sur sa joue qui semblait lui dire qu’il n’était plus seul, cette main terriblement douce, cette main sincère le terrifiait. Qu’est ce que ça faisait, de ne pas être seul ? Die se demanda un instant s’il avait le droit de faire confiance à cette main plus qu’aux mille autres qui s’étaient emparées de son corps. Il se sentait ignorant, et si faible qu’il avait honte d’être tel qu’il était. Le visage figé, il n’osa pas reculer lorsque l’autre vint embrasser sa pommette, de crainte que la main ne quitte sa joue. Il avait peur de sa présence comme de son absence, et la terrible impression d’être au bord de la chute le fit trembler. Sa propre indécision le consternait. Mais comment oser croire en quelque chose dont il ignorait jusqu’à l’essence ? Adressant un regard suppliant à son interlocuteur, soumis comme à son habitude, Die murmura d’une voix rendue rauque par ses sanglots :
« Est-ce… Est-ce que tu m’apprendrais à vivre ? »
Au même moment, il vit du coin de l’œil la silhouette immobile d’un homme adossé au mur du hall. Aussitôt, et sans attendre de réponse de la part de l’autre, son visage se referma et le sourire figé reparut sur ses traits tirés. Pourtant, ses yeux exprimaient clairement ce qu’il pensait en cet instant. On est en danger, mec. Ce qu’on vient de faire, là… C’était vraiment de l’inconscience. | |
| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 22:56 | |
| Jun se permettait de se perdre dans les dédales sentimentaux de son collègue. Il s'y plongeait encore même quand sa main s'arrêta, quand les larmes de l'autres ne coulèrent plus, quand son regard se fit tendre. Puis la voix du junkie, incertaine, vibrantes claqua doucement dans les airs, brisant ce lourd silence qui venait d'envahir la pièce. Dans ces mots, une quasi détermination, un semblant d'envie. Jun pouvait désormais clairement sentir les sentiments du roux. Ils l'entouraient de ses bras faible, hésitant ; une étreinte incertaine mais qui semblait tant attendre de lui. Jun allait répondre, ses lèvres commençaient déjà à bouger mais le visage soudainement redevenu vide d'expressions sincères de l'autre l'arrêta dans sa lancée. Il comprit alors que quelque chose venait de se passer. Des pas avançaient vers eux, et si la personne avait assisté à la scène... Ils étaient foutue. Cela dit, Jun tenta le tout pour le tout. Redevenant dur, froid, distant, il fit claquer à contre coeur sa main contre la joue du junkie. Seul le roux qui voyait ses orbes pouvait y lire du désolement. Jun attrapa ensuite son collègue par le col de sa chemise et éleva la voix, pour que l'autre présent dans la pièce entende distinctement ses dires :
" Petit con, je vais t'apprendre à mieux respecter les règles "
Il le traina ensuite jusqu'à l'étage des chambres des employés, pressant le pas pour fuir ce regard pesant et menacant qui était posé sur eux. Il entra ensuite précipitemment dans sa chambre de bonne et claqua la porte derrière lui. Il se mit alors à ravager quelque peut sa chambre, faisant tomber au sol les bouquins posés sur son bureau, cassant un vase... Il simulait une dispute, continuant de crier des paroles incensées. Puis finalement, il se calma, frappant une dernière fois contre le mûr, et tendit l'oreille. Des bruits de pas descendant un escalier se firent entendre ; l'intrue était partie, ils étaient enfin tranquil. Jun reprit quelque peut son souffle saccadé par ce soudain changement de situation, et s'agenouilla devant son collègue assis sur son lit. Il voulait reprendre là où ils s'étaient arrêtés, comme si rien ne les avaient perturbés. Il planta alors de nouveau ses yeux dans les siens, avec les mêmes émotions s'y refletant, et posa délicatement sa main sur sa joue.
" si c'est que tu veux, je le ferrais "
Le junkie devait avant tout le vouloir, fort et bien fort, pour pouvoir y arriver. La seul volonté de Jun ne suffirait pas pour deux. | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Lun 31 Jan - 23:41 | |
| Die avait craint un instant que son vis-à-vis ne réagisse pas assez promptement, mais il semblait doté d’un sang-froid à toute épreuve ; et tandis qu’il ancrait ses yeux dans ceux de l’autre une gifle violente projeta son visage sur le côté. Malgré la sincère désolation qu’il lisait dans les yeux de son collègue, la douleur qui remplaça si vite la douceur de cette main froide provoqua une étrange sensation d’amertume en lui. Hébété autant par la drogue que par la situation qui lui échappait totalement, il se laissa guider dans les divers couloirs et escaliers qui les menèrent finalement jusqu’à ce qui semblait être la chambre du jeune homme. L’endroit était vétuste, mais confortable ; et ce fut avec stupeur qu’il l’observa bousculer tout cet univers dans un fracas épouvantable. Finalement, le bruit cessa et le soulagement qui s’empara des traits de l’autre lui fit prendre conscience de ce qu’il n’avait pas immédiatement compris. Ça aurait été anodin, pour quelqu’un d’autre que Die, mais ce qui venait de se passer provoqua une intense chaleur dans son esprit éreinté. On l’avait protégé. Die se laissa tomber sur le lit de son collègue, encore ahuri par les évènements passés ; et pour la première fois depuis une éternité, il se senti en sécurité. Lorsque l’autre vint s’accroupir en face de lui, il ne reforma pas sur son visage pâle son masque de jovialité ; ses traits, en toute sincérité, décrivaient chacune des émotions qu’il ressentait en cet instant intemporel. Une reconnaissance confuse pour cet homme qu’il connaissait à peine et qui faisait preuve d’une force de caractère impressionnante. Un étonnement presque naïf face à l’énergie qu’il était capable de déployer pour protéger ses valeurs que Die ne parvenait pas à comprendre. Et, surtout, une sérénité aussi incongrue qu’agréable pour Die qui ne connaissait que le tourment incessant de son esprit blessé. Il ferma les yeux lorsque la main se reposa à nouveau sur sa joue rougie par la gifle, de crainte qu’elle ne le frappe encore. Le contact fut si doux qu’il en était presque imperceptible. Quand il rouvrit ses paupières, ces yeux fixés dans les siens lui communiquaient un courage et un espoir qu’il n’aurait jamais osé désirer. La voix encore hachée par l’essoufflement de son collègue lui signifiait que, s’il le voulait, il pourrait posséder lui aussi ce courage et cet espoir. S’il le voulait. Die ne savait pas ce qu’il voulait, exactement. Etre en sécurité, avec cette main fraiche sur ses joues brûlantes. Apprendre à vivre, certainement, mais surtout comprendre l’importance de cette vie qu’il avait tenter d’ignorer pendant trop longtemps. Il prit un moment pour observer son vis-à-vis, ses cheveux en bataille, sa peau si blanche, son regard éternellement sincère. Ce qu’il voulait… Pouvoir le regarder dans les yeux et dire « Je suis fier d’être ce que je suis. ». Sans savoir réellement ce qu’il faisait, Die posa sa main sur celle de son collègue et murmura, comme une réponse positive à l’offre inespérée qui lui était faite : « Comment est-ce que tu t’appelles ? » En prononçant ces mots, il souriait. Pas avec sa bouche, pas vraiment. Il ne savait pas le faire. Il souriait avec ses yeux. Il avait couché avec un nombre incalculable de personnes, il en avait violé d’autre, il avait tué ou simplement anéanti des dizaines d’hommes et de femmes. Il ne connaissait jamais leurs noms. Mais ce nom là, le nom de cette personne qui avait brutalement brisé le mur de glace qu’il avait dressé entre lui et le monde, il voulait le connaitre. Il voulait s’en rappeler.
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| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Mar 1 Fév - 8:42 | |
| Jun sentait parfaitement que son collègue était apte à le suivre dans cette aventure. Il voyait qu'il le désirait, qu'il le souhaitait ardement. Un sourire large, plus franc, plus lumineux s'étendit sur ses lèvres. Un éclair de bonheur, et beaucoup d'assurance naquit au plus profond de ses orbes. Jun pouvait l'aider, et ce junkie, même s'il ne s'en doutait pas une seconde, allait lui aussi l'aider. Grâce à lui, sa mission prendrait plus d'ampleur, sa vie aussi, par la même occasion. Jun laissait la main chaude et hésitante de son collègue se poser sur la sienne. Il lui semblait que s'était cette main, qui saisissait la sienne, qui scellait ce pacte quasi silencieux. Jun, à partir de maintenant, allait le soutenir... Le transformer. Il se devait de le faire, pour lui, pour eux. Parce que rien qu'un junkie de plus allié à sa cause faisait naître une plus grande confiance en lui, une plus grande confiance en sa cause. Il se sentait pousser des ailes ; son but s'agrandissait, prenait une place plus grande dans son coeur, envahissait encore plus son existence. Si Jun avait été plus sensible, peut-être bien même que des larmes de joies auraient parcourut ses joues, mais il n'en fit rien. Il était beaucoup trop tôt pour pleurer de bonheur, beaucoup trop. Cette nouvelle mission - personnelle plus que professionelle - venait à peine de débuter. Elle n'était qu'à son début, et crier victoire trop vite serait une erreur. Jun savait que ce serrait long, dur, pour l'un comme pour l'autre. Mais il avait confiance. Il se perdit longuement dans les orbes de son collègue, jusqu'à ce que la voix de l'autre s'élève.
" Jun "
Ce prénom que lui avait donné son "père", comme une marque qu'on pause sur un objet pour s'assurer qu'il nous appartient. Jun. Il n'avait jamais voulue en changer. C'était la trace de sa douleur, de cette souffrance lointaine et cachée de son passée trop peut oublié. C'était celle de ce pourquoi il voulait désormais se battre. Jun, il s'appelait Jun. Le rebel tourna en même temps qu'il prononçait son nom sa main. Il enlaca ses doigts à ceux de l'autre, gardant sa main contre sa joue. Il ne le lâcherait plus.
" Et toi, quel est ton nom ? "
Mettre un prénom sur ce jeune homme, sur cet être perdu, sur cet être qui lui paraissait être lui des années plus tôt. Mettre un prénom sur ce visage soudainement vrai, sur ses traits douloureusement étirés comme s'il avait trop longtemps porté son masque et qu'il lui était maintenant diffile de le retirer. | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Mar 1 Fév - 9:25 | |
| Die avait retenu son souffle jusqu’à ce que son vis-à-vis réponde à sa question. Il avait retenu son souffle car il lui était trop difficile d’attendre et d’espérer tout en continuant, comme si de rien n’était, à avancer. Il avait eut peur, aussi. Peur de n’avoir aucune réponse. Ces yeux qui se plongeaient dans les siens avec tant de volonté se fixèrent sur lui à nouveau, et un prénom franchit les lèvres fines. Jun. Daisuke ne put retenir un faible rire –Qui relevait plus du ricanement- en pensant que ça ressemblait à un nom de fruit. Il était à croquer. Sa façon d’enlacer ses doigts aux siens, de le regarder sans complexe, de lui promettre muettement de le protéger comme s’ils s’étaient connus depuis toujours… Die eut un sursaut de paranoïa en pensant qu’il n’était peut-être qu’une cible à descendre, ou un moyen d’accomplir une mission ; mais quand bien même ce serait le cas, il n’en tiendrait pas rigueur. Il lui suffisait de regarder Jun dans les yeux pour avoir envie de lui faire confiance. Du bout des lèvres, il souffla un rapide :
« Die. »
Puis se mura dans le silence comme pour fuir cette identité qu’il avait révélé malgré lui. Ce prénom, c’était sa très grande honte, sa déchéance, son masque. Le prénom que ses parents lui avaient donné, il ne l’avait dit à personne. C’était son secret, le dernier de ses souvenirs heureux, l’unique partie de lui qui n’avait pas été souillée. Cherchant dans le regard de Jun le réconfort dont il avait désespérément besoin, tout en étant conscient de n’être qu’un fardeau encombrant, Die hésitait. Quand Jun avait prononcé son prénom, sa voix s’était chargée d’amertume et de douleur. Le court mot avait claqué dans l’air, doux dans sa forme, terrifiant dans le passé qu’il dévoilait. Alors, à son tour, Die se remémora tous les souvenirs heureux qu’il avait de son enfance ; l’herbe mouillée sous ses pieds, les baisers de sa mère, le ciel pluvieux sous lequel il criait de joie. Sa voix, plus ferme et surtout plus confiante qu’avant, le surprit. Ancrant ses pupilles qui s’étaient agrandies comme la drogue quittait peu à peu ses sens dans celles de Jun, il souffla en tenant toujours sa main sur sa joue.
« Daisuke. Daisuke Andô. »
Il était Daisuke Andô, né parmi les rebelles, déchu avec les junkies. La main sur sa joue s’était réchauffée au contact de sa peau brûlante, mais sa présence était toujours aussi douce. Les idées infiniment plus claires, Die se pencha vers Jun et, le regard plein d’une gratitude incommensurable, il embrassement furtivement ses lèvres. C’était, lui semblait-il, la première fois qu’il embrassait quelqu’un de son propre gré ; et ça avait été terriblement innocent. Malgré la fatigue gravée sur ses traits, la pâleur de sa peau, et la perdition qui se laissait dans ses yeux, Die avait l’air presque heureux.
« Je ferais n’importe quoi pour que ta main ne quitte jamais ma joue. » | |
| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Mar 1 Fév - 14:06 | |
| Ce duel de regard continua. Jun attendait avec impatience que son collègue réponde à son tour à sa question. Il attendait qu'il lui dévoile son prénom, enfin. Son identité. Celui de Jun représentait tellement pour lui, en était-ce de même pour le roux ? Il lui paraissait si semblable que s'était une hypothèse à ne pas négliger. Jun ne releva même pas lorsque l'autre rit. Il avait le regard figé sur ses lèvres qui révélaient désormais un sourire joyeux, sincère ; le plus sincère de tous. Mais aussi pressipitemment qu'il était apparut, il se gomma de son visage, laissant place à une expression neutre tant dis que ses orbes rieuses se teintaient de peur, et de nouveau, d'appréhension, de doute. Jun avait envie de l'étreindre, de le serrer au plus fort dans ses bras et de le supplier de lui faire confiance, de reprendre espoir, mais il ne le fit pas ; il était doté d'une trop grande fierté. Il se contenta alors d'attendre, et juste après, les lèvres de son collègue se muèrent murmurant un prénom. Die. Il s'appelait Die. Le reflet de son âme en perdission, de son présent trop cruel. Un prénom trop lourd à porter, trop lourd de sens. La mort. Jun ne pouvait comprendre comment une si belle enveloppe charnelle pouvait-elle ainsi être nommée. Tout en Die lui faisait penser à un être faible, fragile. Comment pouvait-il trouver encore la force de le porter ? Un mystère trop grand devant un prénom trop ignoble. Die... c'était Die. Mais aucun signe ne montrait à Jun qu'il puisse s'appeler ainsi ; c'était impossible, inconcevable. Jun ressera sa prise sur la main du jeune homme, lui intimant qu'il était là, qu'il le soutenait, qu'il porterait avec lui ce prénom trop meurtrier s'il le devait. Mais alors que Jun commençait à se faire à cette idée, la bouche de Die bougea une seconde fois, et souffla trois mots. Son vértiable prénom. Die venait de lui avoué ainsi qui il était, de lui ouvrir son coeur, sa vie, son passé. Jun ressentait toute la douleur pesante que le roux avait rien qu'à l'entente de son propre prénom. Le visage de Jun devint alors beaucoup plus joyeux, serein. Il lui montrait ainsi tout le bonheur qui l'envahissait rien qu'à ce premier pas qu'ils venaient de faire à deux. Puis, il allait articuler quelques mots pour exprimer son contentement, mais le visage de Daisuke s'approcha du sien. Le prostitué annihila le peut d'espace qu'il restait entre eux, et scella leur lèvres doucement, tendrement, en une rapide caresse. Jun n'eut même pas le temps de réaliser la porter de ce geste, que le baiser était déjà achevé. Il ne dit rien. Les mots lui manquaient, il ne savait quoi penser. Ca n'avait rien d'amoureux, rien, mais ce baiser portait une tout autre signification qu'il lui était encore impossible à saisir. Il se sentait troublé. Cela dit, ce sentiment s'effaca bien vite, Daisuke souriait de nouveau, et ce sourire était ... magnifique. Jun y répondit alors, et fit passer par ses yeux autant de sentiment qu'il le pouvait. Puis son collègue prit de nouveau la parole, le surprenant. A la suite de cela, il délia leur doigts, et se releva, prenant en coupe le visage de Daisuke entre ses mains. Il déposa par la suite un rapide baiser sur sa pomette, et l'enlaca d'une main, gardant l'autre contre la joue chaude du roux. Collant sa bouche contre son oreille, il répondit enfin :
"Jamais, Daisuke. Elle ne la quittera jamais. " | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Mar 1 Fév - 14:39 | |
| Die frémit lorsqu’il sentit la main de Jun échapper à la sienne, mais la caresse sur son visage lui fit reprendre contenance. Le visage de Jun… Si près du sien, si tendrement confiant ; il n’en pouvait plus de ne pas comprendre ce qui poussait le jeune homme à l’aider. Que Die fasse confiance à n’importe qui, soit… Mais que Jun, ce garçon à l’allure si déterminée, fasse confiance à un junkie… C’était parfaitement inconcevable. Il reçut pourtant le vif baiser avec un plaisir qui réanima ses traits figés par l’angoisse, et se raidis lorsqu’un bras vint enlacer sa taille. C’était si calme, comme geste, que Die eut l’impression d’être l’un de ces chiens sauvages que l’on tente de ne pas effrayer en étant le plus doux possible avec eux. Si jamais Jun faisait un geste brusque, oserait-il le mordre pour se défendre ? Die se haït en comprenant qu’il n’avait aucun doute là-dessus. Il n’avait pas le droit de lui faire du mal, pas alors qu’il lui chuchotait à l’oreille les mots qu’il avait tant attendu. Il poussa un soupir dans lequel se mêlaient le soulagement et la peur. Cette dernière ne semblait jamais le quitter, et c’était encore pire en cet instant où les effets relaxants de la drogue fuyaient rapidement son corps… Die fut secoué d’un tremblement convulsif, et ramena de toutes ses forces le corps de Jun contre le sien. Plus que jamais, il avait besoin de sa présence. D’entre ses dents serrées derrière lesquelles il tentait de cacher la douleur qui prenait peu à peu possession de son corps, il gémit :
« Et maintenant, Jun ? Maintenant, qu’est ce qu’il va se passer ? T’es un rebelle, hein… Qu’est ce que tu vas devenir ? Et moi, qu’est ce que je vais devenir ? » | |
| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Mar 1 Fév - 14:56 | |
| Jun redoubla de tendresse lorsque le corps de Daisuke se crispa contre le sien, et de sa voix tremblantes, il posa des questions auquelles Jun s'attendait. Le rebel avait bien comprit que le roux savait qui il était. Il n'en fut donc pas surpris. De sa joue, Jun glissa sa main jusqu'à ses cheveux, les caressant doucement. Il nicha ensuite sa tête dans le cou de Daisuke alors qu'il réfléchissait. Devait-il le mener au sanctuaire de la liberté ? Pouvait-il être certain que ce junkie ne le trahirait jamais ? Ou alors devait-il le laisser habiter il ne sait où, loin de lui ? Il savait pertinement que la deuxième possibilité ne serait pas la bonne solution. S'il laissait Daisuke trop longtemps seul, il retomberait bien vite dans un esprit de débauche, ne cherchant plus à s'en sortir, il se sentirait abandonné. Mais d'un autre côté... Il ne pouvait l'immiscer dans le sanctuaire de la liberté sans que Zero n'y mette son grain de sel... et le chef des rebelles n'accepterait pas un junkie aussi facilement. Jun devait d'abord le sevrer. Qu'allaient-ils devenir ? Jun n'en avait qu'un aperçue bien floue, mais une chose était certaine, il ne pouvait le laisser loin de lui trop longtemps. Murmurant extrêmement doucement au cas où une oreille indiscrète trainerait derrière sa porte, il répondit à son protégé :
" Je suis un espion, ici... et je ne peux pas quitter mon poste aussi facilement. Mais... Je peux réduire mes heures de travails, et je peux déménager autre part. Ici... tu serais trop tenté. Je... Je vais me débrouiller. Je ne te laisserais pas, Daisuke, ait confiance. "
Il ne savait pas pourquoi il faisait autant pour lui... mais il ne pouvait se résigner à l'abandonné maintenant, maintenant qu'il lui avait promit qu'il ne le quitterait jamais, qu'il ne le laisserait pas seul, qu'il le soutiendrait.
"Tu es d'accord ? "
Si Daisuke lui donnait son accord, il jouerait avec Ruiki pour ne plus loger ici... mais plus loin, loin de ces oreilles qui l'épiaient jour et nuit. Après tout, il n'avait aucune obligation concrête auprès du gérant de la maison de passe, aucun contrat proprement signé... Il pouvait tout à fait aller habiter ailleurs même s'il ne pouvait se déléguer de sa tache. Il avait une mission permanante envers Zero ici. | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Mar 1 Fév - 15:24 | |
| Die ne sut si Jun avais perçut son trouble et la douleur latente qui se lovait dans chaque partie de son corps, mais lorsqu’il répondit à son étreinte en le serrant plus ferment encore contre lui, l’effet fut immédiat. La douleur ne quittait pas ses membres, pas plus que l’appel lancinant de son esprit pour avoir de nouveau de la drogue ; mais là, au creux des bras de Jun, il se sentait en sécurité. Il se sentait capable de devenir quelqu’un de fort. Quelqu’un… De vivant. Les doigts de Jun dans ses cheveux provoquèrent de légers frissons dans sa nuque et son dos, et il espéra que l’autre ne l’ait pas remarqué. Personne n’avait jamais prit la peine de caresser ses cheveux, mais c’était bien l’endroit le plus sensible de son corps. Ça lui faisait oublier les crampes qui s’emparaient de ses jambes ; Pourvu que ça ne s’arrête jamais… Le souffle de Jun dans son cou lui fit perdre un peu plus l’esprit ; et alors que quelque secondes plus tôt son esprit se battait contre le besoin de drogue et l’envie de fuir cette pièce pour aller se piquer quelque part, les sensations dues au visage de Jun tout contre sa peau lui firent oublier ce besoin. Et bien qu’il commence à se laisser aller au délice des caresses que Jun continuait sur ses cheveux –Vraisemblablement inconscient de l’aide et du plaisir que cela apportait à Die, il fit très attention aux paroles qu’il prononça à son adresse. Il ne fut pas surpris d’apprendre que Jun était un espion, mais fut troublé de voir qu’il était prêt à réduire son travail uniquement pour le soutenir. Ignorant des doutes que Jun portait encore à son égard, mais pas assez bête pour croire qu’il n’en avait aucun, Die sourit à cette déclaration en le remerciant d’un regard gêné. Seuls quelques mots lui firent perdre courage : « Tu serais trop tenté. » Tenté par la drogue, la débauche, le sexe ? Die émit un gémissement railleur et se dégagea légèrement de l’étreinte de Jun. Il avait envie de crier, de nier, de s’enfuir. Le regard de Jun le retint. Qu’avait-il à faire de ses états d’âme, de toute manière ? Il allait l’aider, certes. Ce n’est pas pour ça qu’il voulait savoir… Tout. Tout ce que Die subissait et détestait depuis des années. Il était une pute, après tout, et il l’était de son plein gré. Qu’est ce que ça pouvait changer, qu’il ait honte, qu’il haïsse le contact d’un corps nu contre le sien ? Aux yeux de Jun, il était un junkie comme tous les autres, seulement un peu trop faible pour ne pas résister à la gentillesse d’un Rebelle trop généreux. Son regard se perdit sur le visage de Jun, son cou pâle, ses épaules menues… Il avait vraiment l’air d’un enfant, ou d’un fruit tout rond. Une pêche. Sa peau était douce et fraiche. Die ne put se résoudre à replonger dans le regard de Jun, alors il glissa ses deux bras autour de son torse et l’attira contre lui. Ce contact là, il était indispensable. Puis, malgré son esprit toujours tiraillé entre plusieurs besoins vitaux, il prit conscience de l’inquiétude de Jun face à leur futur proche. Il hocha lentement la tête en repensant à tout ce qu’avait dit son… Pouvait-il qualifier d’ami quelqu’un qu’il ne connaissait pas depuis une heure et, qui plus est, faisant partie d’un clan adverse ? Die gémit en enfouissant son visage dans le creux du cou de Jun, et prononça faiblement :
« Je suis d'accord. Alors on peut pas rester ici… Viens dans mon studio. Il est plus loin, dans le vieux quartier, il n’y a aucune surveillance là-bas. Et faisons en sorte que Riuki ne trouve pas étrange le fait que je t’emmène chez moi… Jun… Là-bas, il y a quelque chose qu’il faut que je fasse. Et tu dois me voir le faire. » | |
| | | Jun Infiltré
Messages : 302 Date d'inscription : 30/01/2011 Age : 30
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Mar 1 Fév - 18:17 | |
| Jun laissa Daisuke réagir à sa guise. Il ne disait rien, le laissant grogner, l'éloigner puis finalement le reprendre contre lui. A première vue, il fuyait son regard. Qu'avait-il donc peur d'y voir ? Jun était sincère, dévoué, peut-être bien pas totalement certain de pourquoi il faisait ça, mais il s'était engagé, il ne reviendrait pas en arrière. Il n'avait aucune raison de laisser Daisuke se complaire dans son malheur. Jun ne savait pourquoi, mais ce mal qui avait serré son coeur lorsqu'il avait pour la première fois croisé le regard vide de Daisuke, ne le lachait plus. Une boule de souffrance indélogeable grandissait peut à peut dans sa poitrine, alors qu'à contrario, il se sentait comme... soulagé. Soulagé de voir qu'un junkie tendait à vouloir devenir un rebel. Soulagé de savoir qu'il n'avait jamais été le seul à être aussi perdue. Soulagé parce qu'il avait l'impression que Daisuke pouvait y arriver, qu'il pouvait acquérir la même détermination que lui. Une confiance aveugle et précoce venait de lui tomber dessus. Il n'y pouvait rien, strictement rien. Toutes ces choses, toutes ces raisons l'attiraient inexorablement vers Daisuke, l'inscitait à rester. Le rebel glissa sa seconde main dans les cheveux du roux, massant son crâne doucement, et logea de nouveau sa tête dans son cou, pressé d'encore pouvoir humer son odeur. A ce moment, Daisuke reprit la parole d'une petite voix. D'abord, Jun aquieça silencieusement, puis se recula soudainement lorsqu'il entendit la fin de la phrase. Il planta ses orbes interrogatrices dans celles du roux, appréhendant quelque peut... Mais au final, il se radoucit, reprenant les caresses qu'il venait de cesser dans ses cheveux, et collant son front contre le sien.
" Allons-y alors "
Jun n'était pas forcé de finir son service pour ce soir, il ne l'avait d'ailleurs même pas commencé et s'était plus tant pis pour lui que pour Ruiki. Cela dit, il ne regrettait pas une seconde de partir. | |
| | | Daisuke
Messages : 146 Date d'inscription : 28/01/2011
| Sujet: Re: Entre mes mains [Daisuke] Mar 1 Fév - 20:10 | |
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